L'histoire :
Landes De Dartmoor, Angleterre, décembre 1806. Par une nuit glaciale et battue par les vents, Lady Gravestone s’est arrêtée pour prier avec son fils et le jeune Abbie dans un petit monastère. Mais à peine le trio s’en est-il allé qu’ils sont pris en chasse par une meute des loups qui les acculent en lisière de forêt. Lady Gravestone décide alors de faire front pour tuer le chef de la meute. Malheureusement, le loup s’avère plus fort qu’elle et la dévore sous les yeux de son fils John et d’Abbie. Ce dernier dégaine son pistolet et tue l’animal sauvage. 17 ans plus tard, John Gravestone est maintenant devenu un homme et un redoutable chasseur de loup garous. Une nuit, alors qu’il en traque un, il blesse par erreur avec un carreau d’arbalète un homme d’Église, le Révérend Sheridan, déguisé en loup. En effet, ce dernier cherchait à faire peur aux villageois afin de faire revenir ses ouailles vers sa paroisse. Au même moment à Rome, un froid glacial s’abat sur la cité sainte pendant que le père Téophile, le grand exorciste du Saint Siège, forme les jeunes prêtres qui ont décidé de rejoindre le rang de l’Église. De son vrai nom Aleister Gravestone, ce dernier a le devoir sacré d’inscrire le récit de ses luttes contre les démons dans un volume du codex vermillon, le texte légendaire initié par le père Horvart au Moyen-Âge et destiné aux générations futures pour leur permettre de continuer le combat contre les forces du mal...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Lord Gravestone, le scénariste Jérôme Le Gris met en place un récit qui emprunte à la fois au genre gothique et horrifique à l’ère pré-victorienne. L’œuvre reprend en effet à son compte pas mal de pans horrifiques de la culture cinématographique, notamment au travers de ses références à Dracula, Van Helsing, la Hammer ou bien les studios Universal. Mais loin de se contenter de faire une simple réédite, le récit de Jérôme Le Gris prend pas mal d’épaisseur dans le sens où il croise les destins de ses personnages sur une toile de fond d’épouvante, mais aussi gothique avec un brin d’érotisme. De fait, l’histoire prend son temps pour placer un contexte plutôt nébuleux qui se situe avant le Dracula de Bram Stocker et qui recèle pas mal d’intrigues et de sous-intrigues particulièrement intéressantes qui seront amenées à se développer dans les tomes à venir. En ce qui concerne la partie graphique, Nicolas Siner délivre des dessins très réussis, avec une mise en scène assez élaboré, qui fait la part-belle aux jeux d’ombres. De plus, les couleurs froides et les contrastes appuyés permettent de rappeler les ambiances gothiques et horrifiques du récit. En fin de comptes, ce premier tome de Lord Gravestone permet de découvrir un univers savamment distillé avec une histoire plutôt bien amenée. On sent que Jérôme Le Gris et Nicolas Siner savent où ils vont. Nul doute que la suite sera palpitante !