L'histoire :
Pittsboro, sud des États-Unis, juillet 1977. Dans la ménagerie d'un cirque, une tigresse s'apprête à mettre bas. Prenant son courage à deux mains, un jeune garçon, Billy Swan, s'introduit subrepticement dans la cage de Manasa, pour l'aider, bien que l'ensemble du personnel du cirque le dissuade de le faire. Tout le monde autour assiste, bouche bée et tétanisé à la scène, Par quel miracle, quel don lui a permis d'entrer dans la cage et de maîtriser les humeurs de la féline ? New York City, Côte Est des États-Unis. Le record de chaleur est atteint avec des températures flirtant avec les 50°C. Tant et si bien que tout le monde se rue chez les glaciers. Soudain, une explosion de lumière souffle une partie de Manhattan, faisant plus de 200 victimes et... un survivant, en position fœtale, dans les décombres. Cet homme, c'est Darby Mc Kinley. Trois semaines plus tôt, Darby Mc Kinley est admis dans une clinique, d’où provient l’épicentre de l’explosion. C'est un candidat parfait (il est hypercyphotique) pour les expériences du professeur Baldamenti...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Photonik, ça vous dit quelque chose ? Non, ce n'est pas une nouvelle danse tendance, ni le remplaçant de l'emblématique Photomaton. Ni même un mix des deux. Photonik, c'est une série de comics française, créée et dessinée par Ciro Tota et publiée pour la première fois en avril 1980 dans le magazine Mustang. Et Luminary est un digne héritier de ce super-héros à la française. Le scénariste Luc Brunschwig côtoie ce personnage depuis son adolescence. L'auteur de La mémoire dans les poches (entre autres...) s'empare de cette matière lumineuse, brute à souhait, pour développer une histoire profonde et d'une densité psychologique rare. Sa science narrative toujours aussi excellente explore le monde qui entoure les personnages, marqué par la fin de la guerre du Vietnam, un Ku Klux Klan qui fait toujours des dégâts dans le Sud des États-Unis, et le mouvement des Black Panthers. Toute ressemblance avec l'époque actuelle des dérives de l'Amérique de Trump est purement fortuite... Brunschwig aime passer du côté obscur de ses personnages, des laissés-pour-compte aux cicatrices émotionnelles, pour mieux susciter l'émotion et la réflexion. Son alter-égo graphique, Stéphane Perger, livre une prestation de très très haut niveau. L'expressivité de son trait et son découpage vif, mixés à des couleurs électrisantes, donnent au récit une épaisseur véritable. Longue vie à Luminary, une série emballante d'entrée. Gageons que les auteurs, en guise de porte-bonheur, ont touché la bosse de Darby (et plutôt deux fois qu'une) !