L'histoire :
Dans son rôle de biographe particulier du roi des casinos de Macao, Leon prend de plus en plus d'importance aux côtés de celui qui le rémunère grassement, tout en le privant de sa liberté de mouvement. Mais la confiance s'installe entre les deux hommes, grâce au travail acharné et sans complaisance de l'écrivain. Le courage dont Leon fait preuve lui vaut un respect évident de la part du garde du corps personnel de Kwan Tao. Ainsi, lorsque Jia-Ye, la prostituée des carrés VIP dont Leon est tombé amoureux, ne donne plus de nouvelles, Lok le laisse prendre quelques heures pour tenter de glaner des informations. Mais il s'avère que de nombreuses disparitions continuent de marquer le milieu, et que rares sont les policiers qui acceptent d'enquêter sur ces meurtres de femmes qui vendent leur corps aux plus fortunés des clients des lieux d'argent et de débauche contrôlés par la pègre. A son retour dans la propriété de son patron d'un temps, Leon découvre qu'il a réussi à faire revenir la jeune femme, qui va pouvoir vivre à ses côtés. Mais le biographe a entre temps pu se voir confier une mission par un officier de police intègre, qui veut profiter de sa présence au cœur du milieu pour faire avancer une enquête confidentielle.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce deuxième épisode, la découverte par Leon du milieu de la pègre qui contrôle les casinos de l'ancienne colonie portugaise est toujours aussi intéressante. Les enjeux de pouvoir entre deux clans qui se sont mis d'accord pour gérer ensemble un business fructueux sont décrits de manière simple, et servent avant tout l'intrigue de cette série. Leon prend de l'ampleur et montre une force et un courage étonnants, alors qu'autour de lui les règlements de compte se multiplient. Les étapes qui permettent à l'histoire de se conclure sont, cela dit, un peu rapides et pas toujours très crédibles, les scénaristes Willy Durrafourg et Philippe Thirault ayant visiblement voulu faire tenir tout cela sur la durée d'un diptyque. Ils multiplient les révélations sur Leon et sur Kwan Tao, tandis que le journaliste écrivain perd progressivement son innocence à force de vivre aux côtés d'un homme prêt à tout pour conquérir le pouvoir. Le graphisme réaliste, très technique, de Federico Nardo fait le reste, rendant crédibles les paysages de la ville ultra moderne, des buildings clinquants aux quartiers les plus sombres. L'ensemble se lit avec plaisir, et nous ouvre les yeux sur l'économie d'un tout petit territoire, à l'extrême sud de la Chine.