L'histoire :
Envoyé par le HK Daily Standard couvrir le concert d'une star de la chanson, Leon Cheung tente d'obtenir le rendez-vous organisé par son journal avec la vedette du jour, dans les coulisses du Crown of Macau. Mais c'est Kwan Tao, le patron du lieu, qui le reçoit pour lui proposer un deal que peu d'écrivains refuseraient. Il a besoin d'une plume pour écrire sa biographie, et donner corps à ses ambitions de conquête du pouvoir politique. A 70 ans, celui qui est devenu le patron de la plupart des grands casinos de Macao veut couronner sa réussite avec le poste de Chief Executive, le gouverneur de la ville. Leon commence par refuser l'offre, malgré l'énorme somme d'argent que Kwan Tao a mise sur la table dans une valise remplie de billets. Le jeune homme se voudrait un véritable écrivain, mais son premier roman n'avance pas, et il doit encore soutenir financièrement son vieux père alcoolique qui vient de se faire interner pour avoir agressé son propriétaire. Il finit par accepter le job, et doit s'installer à l'intérieur même du plus luxueux hôtel casino de la ville. Une résidence de luxe où il va rencontrer Jia Ye, une prostituée qui travaille dans les salons VIP où de richissimes hommes d'affaire assouvissent leurs fantasmes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une entrée en matière très accrocheuse pour cette nouvelle série, qui voit un jeune journaliste pénétrer au cœur du pouvoir des triades qui dominent Macao. Tout est en place pour exciter la curiosité du lecteur grâce à trois personnages forts dont on meurt d'envie de connaitre les secrets. En premier lieu, Leon Cheung bien sûr, qui se trouve pris dans l'engrenage de son besoin d'argent, mais aussi la très belle Jia Ye, prostituée des espaces VIP des luxueux casinos. Et bien évidemment Kwan Tao, le richissime homme d'affaires qui veut devenir Chef de l'Exécutif du territoire. Le dessinateur italien Federico Nardo, dans un style précis et très léché, colle parfaitement au ton de la série, une combinaison de luxe clinquant et de violence cruelle. Le visage de Jia Ye est à cet égard incroyablement réussi, très simple dans ses contours mais d'une rare beauté. Philippe Thirault apporte son métier de scénariste à une idée originale de Willy Duraffourg, tous deux combinant leur savoir-faire pour un polar noir qui semble très crédible. Ils réussissent à reproduire les canons du genre, tout en nous plongeant dans un dépaysement total au sein d'un milieu que l'on découvre complètement. Un excellent démarrage !