L'histoire :
L’hiver 1794, les idées de la révolution française se sont immiscées en Wallonie. Des citoyens ont pris les armes, ils ont saccagé et barricadé les églises. Une chasse aux prêtres réfractaires est lancée, dans le but d’éradiquer « le venin de leur culte poussiéreux ». C’est ainsi que le jeune père Antoine s’est mis en quête du père Martin, réfugié dans les collines. Un peu perdu à travers les congères, il tombe sur un binôme de sorcières, qui représente un autre genre de prédateurs, tout aussi dangereux que les révolutionnaires. Mais Martin intervient et il les fait fuir à coup de carabine. Le père Antoine remercie le vieux Martin et lui donne la carte que le lui a confié l’abbé Delvaux. Ils doivent se rendre aux grottes des rochers de Fresnes… pas la porte à côté ! Le temps de rassembler ses affaires, Martin explique à Antoine les raisons de la haine que leur vouent les sorcières : l’inquisition, les bûchers… Après une journée de marche, ils arrivent aux abords d’une cabane. A la lueur d’une lanterne, Martin retrouve au milieu des cailloux la planque où il a enterré les reliques de Saint Lupicin. Ils les récupèrent juste à temps avant qu’une troupe de révolutionnaires n’arrive sur place…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’ouverture de cette nouvelle BD one-shot de la collection Treize Étrange de Glénat, le trait semi-réaliste et l’équilibre de la composition des cases est très emballant. Résumé en trois lettres mystérieuses, Ghi est présenté par son éditeur comme un jeune et prometteur auteur belge. Le pitch est tout aussi original : nous voilà dans la cambrousse enneigée de Wallonie au lendemain de la Révolution française, à suivre des curés, des révolutionnaires et des sorcières qui se traquent et se disputent de mystérieuses reliques. Hélas, une fois cette vague intention posée, l’histoire tourne un peu en rond et n’avance pas. On se contente dès lors de suivre le road trip linéaire des curés – les corbeaux du titre – et de ces sorcières qui volent plus qu’elles ne bondissent – les macrales – dans la froidure du plat pays étonnamment pas si plat, en profitant d’un fort sympathique savoir-faire séquentiel… et d’un style graphique mâtiné de Blain, de Bonhomme et de Larcenet, des fichues pointures. Et on espère que Ghi s’adjoigne prochainement les talents d’un vrai scénariste, ça fera assurément un carton !