L'histoire :
Un asiatique vend des objets de toutes sortes venant de Chine. La plupart du temps, ces objets ont des pouvoirs fantastiques, mais ils ne sont pas forcément à l’avantage des acquéreurs. Entre un stylo qui permet d’exaucer tous les vœux de son propriétaire, un brûle encens aux pouvoirs envoutants, un kimono qui sert d’armure magique, un puzzle qui demande toute une vie à remplir, un bonsaï fertile, un sablier qui prend la vie plus sûrement que le temps, une tirelire qui aide à se débarrasser du superflu de la vie… l’Orient dévoile ses mystères aux imprudents qui osent s’y aventurer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On savait que les asiatiques mangeaient des chiens ou que les Chinois jetaient leur bébé dans les fleuves. Mais qui se doutait qu’ils utilisaient aussi la sorcellerie pour envahir le monde occidental ? Avec un humour noir (voire jaune ?), Pascal Magnat réutilise la figure du méchant asiatique aux longs ongles crochus, à l’accent à couper au couteau et au regard sadique, pour créer une série d’histoires courtes, sordides et sombres. Ici, la boutique asiatique d’objets magiques rappelle celle de Castle Rock dans le Bazaar de Stephen King. On y trouve de tout et comme le dit son vendeur « Ça c’est très bon choix ». Mais attention aux effets secondaires ! Chaque achat amène à des pièges terribles et à un destin atroce pour les acheteurs desdits objets. La magie est en effet omniprésente et souvent très négative. Avec un cynisme assumé, Magnat joue à détruire des vies ou à piéger le gentil occidental dans le monde sacré et irréel de l’Orient. A la façon des Contes de la Crypte, ces petites histoires cruelles sont autant de perles (noires) où l’homme est victime de ses propres travers, dépassé par la puissance sacrée des objets magiques. La sanction est souvent terrible et sans appel et les chutes sont les moments les plus attendus du recueil, même si certaines sont plus faciles à deviner que d’autres. Le style graphique de ces contes modernes et méchants est proche de Moebius ou de Caza, ce qui renforce l’irréel des intrigues. Un exercice de style cynique et à l’humour grinçant, d’obédience quasi misanthrope. Méfiez-vous de ce que vous achetez, car « ça pas toujours très bon choix ».
