L'histoire :
Mafalda refuse que Felipe, son copain de jeu, ouvre sa poupée fille pour voir ce qu'il y a dedans. Même s'il joue à être un grand chirurgien. Parce que Mafalda sait déjà ce qu'il y a à l’intérieur. Felipe interroge : du caoutchouc ? De la sciure ? Du coton ? Non ! Des inhibitions !
Un peu plus tard, Mafalda décide de construire avec un marteau, des clous et des planches en bois, un support pour la même poupée fille. Sa mère admire le travail : quel beau lit. Mais non ! C'est un divan de psychanalyste bien sûr !
Mafalda interroge sa maman sur ses études. Mais sa mère a arrêté d'aller à l'université car elle s'est mariée. Mafalda égrène alors une suite logique : si elle ne s'était pas mariée, elle aurait fini ses études, passé des examens, eu ses diplômes... Bref, elle aurait été quelqu'un. Du coup, la petite fille s'interroge sur ce qu'il s'est passé pour que ça mère quitte ses études. Sûrement quelqu'un l'a baratinée à ce sujet. Elle appelle alors son père qui est au travail, et qui se fait traiter d'obscurantiste !
Mafalda retrouve ses amis Felip et Manolito pour jouer au gouvernement. Sa maman leur dit de surtout ne pas faire de bêtises. Ce à quoi Mafalda répond : t'inquiète pas, on ne va absolument rien faire. Quand sa maman lui demande de ramasser ses affaires, Mafalda refuse : elle est le président, après tout ! Sa mère lui répond : et moi je suis le FMI, la banque mondiale et le club de Paris. Et Mafalda ramasse ses affaires.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1964, Joaquim Salvador Lavado Tejon, un argentin qui a pour pseudo d'artiste Quino, crée le personnage d'une fillette qui s'interroge sans cesse sur l'écologie, la politique, l'égalité homme femme, le pouvoir, la politique, la guerre, l'économie... Mafalda est née ! Chacun de ses amis représente une figure qui résume la société argentine de l'époque, résumé qui reste d'ailleurs on ne peut plus actuel : Manolito le capitaliste, Felipe le rêveur angoissé, Susanita la soumise qui ne rêve que d'être mère à plein temps, Libertad d’extrême gauche comme ses parents, Miguelito anarchiste de droite... Et bien sûr, son père, représentant le cadre moyen argentin et sa mère, au foyer. Bien que les aventures de Mafalda se soient arrêtées en 1973, ce comic strip dont chaque anecdote tient généralement en une ligne, est d'une actualité un peu effrayante. Les sujets abordés font écho à l’actualité d'une façon magistrale et abordent des problème qui existaient manifestement dans la société argentine des années 60/70, mais qui persistent à l'heure actuelle en France et en général dans le monde. Mais Mafalda ne serait rien sans cet humour décapant à tendance pessimiste dont fait montre son auteur. Un humour presque noir, qui rend la fillette tellement attachante, et la lecture de ses aventures tellement drôle. Glénat a décidé de publier une sélection piochée dans les 12 albums de la série en se concentrant sur un des sujets que Mafalda dénonce, avec toute l'innocence et la haute conscience de l'injustice du monde qui l'entoure, dont elle sait faire preuve : la condition de la femme dans la société ! C'est jubilatoire, ça fait mouche à chaque fois, et ça fait rire souvent. Un ouvrage à lire absolument, avant de se replonger dans l'intégrale rééditée en 1999 !
