L'histoire :
8 septembre 1522. Après un périple long de 1100 jours, la Victoria, l’un des bateaux de Magellan pose ses amarres à Séville. À son bord, 18 hommes d’équipage, alors qu’il y en avait 239 au départ de la flotte. Le Capitaine Général Del Cano et Messieurs Albo, Bustamente et Pigafetta sont reçus en héros par le roi. Ils se présentent devant la Cour royale pour offrir les présents rapportés de leur tour du monde : épices, carte maritime avec les positions des îles découvertes et le journal de bord. Le roi est étonné de ne pas voir Magellan se présenter devant la couronne d’Espagne. C’est alors que les rescapés racontent le récit de leur voyage. Tout a commencé le 19 août 1519, dans le port de Séville. La flotte royale, commandée par Fernand de Magellan, compte 5 nefs : la Trinidad, la Concepción, la San Antonio, la Santiago et la Victoria. 239 hommes d’équipages embarquent pour découvrir une nouvelle route aux épices. Mais en réalité, Magellan a une autre idée en tête : repousser encore plus loin les limites de l’horizon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aux côtés de Christophe Colomb, Vasco de Gama, David Livingstone et Jacques Cartier, Magellan figure parmi les plus grands explorateurs maritimes. Et pourtant, sa vie reste une énigme. Christian Clot, de la Société des Explorateurs Français, nous éclaire donc sur ce destin extraordinaire. Magellan, marin portugais, était chargé par la cour royale espagnole de trouver une nouvelle route des épices (une autre que celle passant par le Cap de Bonne Espérance, utilisée par les marines marchandes françaises, portugaises et anglaises). En plus de trouver un nouveau chemin maritime, il se signala en devenant le premier homme à boucler un tour du monde, via le Cap Horn. Il découvrit notamment un passage nommé depuis « le détroit de Magellan ». Il affronta pour cela les « Quarantièmes Rugissants » et revint par les Philippines, faisant surtout face au désarroi de son équipage, qui se traduit par une mutinerie. Pour nous conter l’histoire de ce navigateur hors du commun, l’auteur utilise une narration à l’envers, en nous montrant dès le début sa mort, puis en remontant peu à peu les évènements qui ont mené à cette situation. Il installe d’emblée le suspense via une séquence d’ouverture où l’on voit Magellan blessé après un combat contre des tribus indigènes. Avant de mourir, il fait une confidence (inaudible pour le lecteur) à son chroniqueur Pigafetta, qui devient le fil conducteur de l’histoire. La verve narrative de Christian Clot est parfaitement illustrée par le binôme de dessinateurs Orenge/Verguet. Leur découpage et leurs cadrages sont maîtrisés. Leur trait réaliste est efficace, parfaitement imbriqué dans les décors signés Isa Python. Au final, ce récit dépaysant sur un homme qui va jusqu’au bout du monde, jusqu’au bout de lui-même, montre à quel point il fallait, à l’époque, bousculer les conventions, pour qu’un rêve devienne réalité. Didactique !