L'histoire :
Elle est en retard, Mamette... Tellement en retard, que même lorsque son Choupinet de fils, pressé et grognon, est là qui l’attend, elle est encore le nez dans ses valises, à empiler des vêtements. A-t-elle bien fermé le gaz ? A-t-elle prévu assez de lainages ? Car elle part, notre Mamette : une petite virée en Espagne, organisée par le club du 3éme âge avec, en bonus, la compagnie de sa petite-fille qui a besoin d’un peu d’air pour faire le point. Après la corvée des embouteillages et l’aide précieuse de « Monsieur Gépesse » pour les éviter, la voici prête à s’embarquer. Sous les ordres de Mlle Pinsec, la petite troupe de retraités monte dans le bus de José (habituellement employé à transporter les gamins du centre aéré). Le chauffeur, amateur de heavy métal, sous les ordres d’ACDC et de Deep Purple, conduit dans la bonne humeur notre petite troupe de séniors vers une aire d’autoroute pour une première pause-pipi. Et pendant que certains garnements ridés chapardent des sucreries ou que la Pinsec grogne à tout va, Mamette écrit sa première carte postale (à sa petite-fille qui dort dans le bus : c’est une vieille tradition...). Après le repos, c’est au tour des catastrophes de s’amuser un peu. Du coup, le car part sans Mamette. Puis son portable est gobé par un gentil toutou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est une excursion vers l’Espagne avec le club des séniors qui sert cette fois de fil rouge aux aventures humoristico-tendres de notre grand-mère préférée. Et il faut bien dire qu’avec une bande de papis voleurs de bonbecs dans les stations services, des mémés shootées aux boissons énergisantes dansant sur les tables jusqu’au bout de la nuit ou un chauffeur de bus métalleux… le voyage de Mamette prend rapidement, et pour notre plus grand plaisir, les allures de colo. Ajoutez une Pinsec revêche à souhait, une petite-fille à la vie sentimentale chahutée, une palette de nouvelles rencontres et une pratique toujours aussi amusante des nouvelles technologies, pour offrir à notre gentille héroïne un épisode dense, gonflé à l’humour judicieux et toujours nourri par la tendresse, la mélancolie douce et la poésie. Aussi aime t-on définitivement le regard posé par Nob sur la vieillesse, en un intelligent entrelacs nous gonflant infiniment d’affection pour nos ainés : à donner invariablement la nostalgie des plongeons, le nez en premier, dans le gilet en grosse laine de notre mémé. La partition graphique jouée par Nob participe évidemment une nouvelle fois à la réussite de l’ensemble. Bien qu’étouffé par un gaufrier resserré, le dessin parvient, via sa rondeur et sa douce pastellisation, à traduire merveilleusement une large palette d’émotions. Une série qui mérite sans conteste, en tous cas, de faire partie des incontournables de la bande-dessinée, tout public confondu.
