L'histoire :
Août 1969. Au soleil couchant, une petite troupe avance en file indienne dans le désert. Ils ont l'air d'avoir trouvé le bon endroit. C'est un passage à tabac qui attend Don Shea, dit Shorty Shea. De toutes façons, Charles Manson n'a jamais aimé Shorty Shea, ne serait ce que parce qu'il a été marié avec une danseuse noire de Las Vegas. Pour lui c'est inacceptable... Manson, c'est clair, n'aime pas les noirs. Et puis, Shea est un traître. Manson le soupçonne d'avoir informé la police des trafics de « la Famille ». Cela a occasionné une grande rafle au ranch, il y a une dizaine de jours. Fort heureusement, malgré le nombre tout à fait anormal d'armes retrouvées sur place, personne n'a songé à faire le lien avec les massacres qui ont eu lieu début août. Manson doit faire passer ses nerfs. Aussi, c'est avec une batte de base-ball qu'il commence à frapper Shea. De plus en plus fort, il le roue de coups, lui fait exploser le cerveau et continue encore longtemps après sa mort. C'est 1977 que la police déterrera le corps, grâce aux informations livrées par Steve Grogan, l'un des protagonistes présents à cet assassinat, pour obtenir une réduction de peine.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième tome conclut la série Manson qui retrace la vie de Charles Manson depuis août 1969. Très bien renseignée, ce docu-fiction finit évidemment là où il a commencé, c'est à dire sur ce fameux grand massacre de Cielo Drive qui a bouleversé les Etats Unis d'Amérique. Cédric Rassat et Paolo Bisi ne nous épargnent aucun détail, nous délivrant de façon brute leur version de cette violence gratuite qui a animé Manson et sa bande. Cette dernière scène est sans doute une réussite, puisqu'elle n'inspire que dégoût et incompréhension de la part du lecteur. On reste bouche bée devant tant d'horreur retranscrit par le dessin de Paolo Bisi, tout à fait dans le ton et l'ambiance californienne. Cependant, encore plus que dans les deux tomes précédents, la construction narrative de Rassat laisse perplexe. C'est vrai, une retranscription linéaire des faits marquants de la vie de Manson aurait sans doute manqué de piquant. Reste que le fil rouge, s'il existe, emprunté par l'auteur dans cette suite décousue de fait et d'enquêtes, reste un mystère pour le lecteur qui a bien du mal à s'y retrouver. C'est bien dommage, car le tout ne manque vraiment pas d'intérêt.