L'histoire :
L'heure est venue pour le jeune Oscar d'être intronisé au sein de la confrérie des loups-garous. Lors d'une traque qui durera deux nuits, il devra démontrer ses pouvoirs et prendre la succession d'Oblast. Les plans de Keller semblent devoir se concrétiser et annoncer le retour du pouvoir des loups-garous sur le peuple. Mais le Daïki Ephrat développe sa propre vision en ambitionnant de voir son fils lui succéder, et restaurer ainsi la dynastie fondatrice. Bien évidemment, Oblast a exclu le jeune homme des célébrations à venir, allant même jusqu'à limiter son droit de circulation dans les rues de la ville. La commissaire Pelegrini, qui a pris la succession d'Azédian retrouvé mort dans la Seine sent confusément que quelque chose se trame dans les rues de Paris. D'étranges regroupements qu'elle devine annonciateurs d'un événement. Mais son superviseur a décidé de confier l'enquête sur le meurtre du garagiste Van Esse à l'un de ses collègues, connu pourtant pour des dérapages violents. Difficile à comprendre pour la jeune femme, qui ne va pas en rester là. Pendant ce temps, Otis, tenue à l'écart par son père de la grande confrérie que son frère va intégrer, découvre la force de ses propres pulsions. Son petit ami garde les traces sanglantes de leurs étreintes amoureuses. Il va prendre une mauvaise décision...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec la clôture de ce premier diptyque, Jean Dufaux semble faire tourner une mécanique rodée en mettant en scène des créatures monstrueuses dont deux dynasties s'affrontent. L'univers des loups-garous au cœur de Paris constitue une jolie idée visuelle, même si ses connexions avec la réalité sont totalement occultées. La commissaire Pelegrini ne suffit pas sur ce plan à donner une sorte de réalité à ces créatures qui chassent la nuit, sans croiser finalement beaucoup d'humains normaux. Dès lors, l'ambition du scénariste ne semble pas dépasser la mise en scène de la violence perpétrée par ces créatures, avec toutefois le mystère qui continue de planer sur le rôle d'Otis, la jeune fille amoureuse. Beaucoup repose sur les belles planches d'Olivier Boiscommun, qui travaille comme toujours avec le souci de donner un univers spécifique à chacune de ses séries. Mais la grande banalité des dialogues et, finalement, l'absence d'une réelle montée en puissance au bout de deux albums, trouvent leurs limites et laissent le lecteur à l'abri des sensations fortes. Le site de l'éditeur annonce un éventuel nouveau diptyque. Il faudrait pour cela mener à bien cette première intrigue encore très ouverte... et partie dans des directions multiples, ce qui n'est pas toujours bon signe.