L'histoire :
Emmett est détenu dans l'immense propriété d'Angel Moreno, un parrain du trafic de drogue et d'immigrants clandestins entre les Mexique et les Etats-Unis. Sa vie est menacée de toutes parts, depuis qu'il a abattu un agent de la DEA infiltré dans la pègre mexicaine, croyant qu'il s'agissait d'un criminel comme les autres. En abattant cet homme, Emmett pensait sortir son fils Kyle de la situation inextricable dans laquelle il s'était fourré en travaillant pour Moreno. Mais le résultat attendu ne s'est pas produit, la police américaine se lance à la recherche des meurtriers de leur indic, ignorant totalement l'implication d'un des leurs dans l'affaire. Contrairement à ce qu'il attendait, Emmett est reçu avec intérêt par Moreno, qui semble respecter le père flic qui cherche à sauver la peau de son fils. Pour le lui prouver, il lui propose à son tour un marché : il le laisse vivre sous réserve qu'il s'acquitte pour lui du meurtre d'un de ses rivaux, dans la ville de Ciudad Juarez. Un service contre la vie sauve de Kyle, qu'Emmett ne peut refuser...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénario concocté par Matz et son collègue américain Mars ressemble à un pitch de film policier comme on en voit des dizaines. Un flic embarqué dans une galère, une atmosphère de mafia, des jolies filles un peu désespérées et pas mal de bagarres. Le premier volume de Mexicana plantait le décor en laissant le lecteur dans l'expectative sur l'évolution du rôle du père qui bascule dans l'illégalité pour sauver son fils. Ce deuxième tome (sur trois prévus) est beaucoup plus banal, enchaînant une série de scènes de bagarre sur le fil ultra mince d'une intrigue qui ne surprend pas. Il faut compléter cette relative déception scénaristique par une absence totale d'humour dans les situations comme dans les dialogues, une touche qui avait permis à Du Plomb dans la tête de sortir du lot dans un registre assez proche. Fort heureusement, Matz continue de s'entourer de dessinateurs de haut vol, et c'est un grand plaisir de voir Gilles Mezzomo s'exprimer sur des planches aérées, cinématographiques et spectaculaires. Le dessinateur démontre une nouvelle fois la force de son style, sa capacité à créer des gueules ultra crédibles, dans un dynamisme influencé par les grands classiques franco-belges de la trempe des Giraud ou Hermann. Mezzomo nous maintient à bord par la force de son trait, dans l'espoir que le tome de clôture nous surprenne un peu plus.