L'histoire :
Mickey Maltese, marin écumant le Pacifique, fait les frais d’une mutinerie de son équipage qui aspire à la piraterie, plutôt qu’aux aventures honnêtes, et se retrouve attaché sur un radeau de fortune. A la dérive, en proie au soleil de plomb et au sel agressif de la mer, Mickey croise son rival Patspoutine qui le recueille à bord de son navire. D’abord captif, Mickey Maltese se retrouve rapidement au cœur d’une intrigue mêlant trafic de poudre d’or, enlèvement de la fille d’un notable marin, et rencontres avec des tribus locales pas franchement accueillantes. Grâce à son alliance avec un marin loufoque nommé Paradingo qui parle aux animaux marins et reçoit ses ordres de l’océan, Mickey va tirer les ficelles d’alliances fragiles afin de déjouer les plans du Maître des Mers, le mystérieux moine noir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce volume de Mickey est évidemment un hommage à Corto Maltese. Dès l’illustration de couverture, le ton est donné, avec un Mickey croqué et colorisé façon Corto, affublé de la casquette et de la gabardine du marin le plus célèbre du 9ème Art. Outre un rythme très enlevé, le scénariste Bruno Enna propose une succession de clins d’œil, certes un peu convenus. La scène d’ouverture avec le radeau à la dérive commence ainsi comme le chef d’œuvre d’Hugo Pratt. Le panel de personnages de Disney s’intègre avec facilité (trop ?) dans le scénario, avec Pat Hibulaire en Raspoutine et Minnie en Bouche Dorée. À l’occasion de cet opus dessiné à quatre mains, les dessinateurs Cavazzano et Zemolin restent relativement fidèles à la griffe du Mickey que nous connaissons tous, avec cependant quelques ajustements. Notamment, Mickey et ses acolytes retrouvent la peau blanche de leurs débuts, ce qui donne un côté rétro bien venu pour cet hommage. Les traits des personnages sont un peu plus durs et droits, afin de coller au scénario, qui, malgré quelques jeux de mots et pantalonnades propres à Disney, se révèle relativement sérieux, avec des dialogues ciselés qui sortent également du cadre habituel et enfantin de Mickey. Mickey Maltese aurait pu être un oxymore ou une simple parodie. Mais les talents combinés d’un scénario haletant au rythme enjoué et aux multiples rebondissements, avec des dessins respectant la ligne Disney tout en trouvant le parfait ajustement pour donner un ton plus grave, fait de ce volume une bonne surprise, tant pour les inconditionnels de Corto Maltese que pour ceux de la souris mythique. Détentrices des droits Disney dans la catégorie BD, les éditions Glénat n'ont pas fini de nous proposer des adaptations de la petite souris. 2018 s’annonce prometteur...
