L'histoire :
Lorsqu'elle débarque en plein Texas, venant du Nord des États-Unis, Isabelle est de toute évidence différente de la population locale. Elle répond à une annonce pour aller sillonner l'état profond avec une carriole et deux malles remplies de livres, pour tenter d'établir une forme d'éducation dans le comté. Une drôle d'initiative alors que la guerre de sécession vient de prendre fin, et que les rancœurs des anciens propriétaires d'esclaves sont très fortes. Isabelle prend le job sans se soucier des remarques lourdes qu'elle entend autour d'elle chaque fois qu'elle croise un homme ou qu'elle entre dans un saloon. Une arme à feu dans sa bottine élégante va suffire pour qu'on ne l'importune pas. Après avoir pris la route et à sa première pause, elle découvre qu'un gamin s'est caché dans un des deux coffres au milieu des livres. Orphelin depuis peu, menteur et espiègle, Artemus se fait accepter immédiatement. Les deux compagnons vont commencer leur périple, et peu à peu partager les secrets de leur passé. Mais ils ne savent pas que derrière l'apparente mission d'éducation se cache un coup fourré dont ils pourraient bien être les victimes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Charlot et Xavier Fourquemin refont un petit tour aux Etats-Unis. Leur nouvelle série se passe dans l'immédiat après-guerre de sécession. Le duo trace sa route à l'ouest avec un nouveau duo de personnages attachants et sympas, qui trimballent un bagage personnel chargé, mais avec légèreté. Tout ce qu'il faut pour un album destiné au jeune public, avec un récit qui boucle une première intrigue, mais se poursuivra en quelques tomes selon le format consacré. Il ne faut pas trop se soucier de réalisme lorsqu'on suit la très élégante Isabelle qui débarque dans un Texas reculé, avec ses belles robes et son goût pour la littérature. Les auteurs mettent l'accent sur son fort caractère, sa grande gueule et ne reculent pas devant un peu de violence gratuite pour asseoir leur personnage, le vraisemblable n'est pas forcément de mise mais peu importe. On n'est plus dans le BD grand-public à grand-papa, les coups de feu ne sont pas rares même s'ils sont tirés avec humour. Fourquemin est de plus en plus à l'aise dans son style semi-réaliste qui mélange sans que ça choque le joli visage de Miss Molly et les mentons à la Joe Dalton de certains petits vieux assis devant leur baraque en bois. Beaucoup de dynamisme, des paysages variés, des couleurs soignées qui campent de vraies ambiances à toute heure du jour et de la nuit. Pas de doute tout cela est très bien fait, pas sûr que ça résiste toujours à la loupe des historiens mais c'est distrayant.