L'histoire :
L’animal domestique d’Arthur, 10 ans, est certes très attachant, mais surtout très imposant : c’est un Yéti. Un gros, un énorme, plein de poils, et qui détient un potentiel de catastrophes à la seconde extraordinairement élevé. Par exemple, quand Grompf s’amuse à sauter sur le lit, le plancher du premier s’effondre. Quand Grompf a le hoquet, les murs vibrent. Quand, à la suite d’un orage, Grompf s’ébroue à l’intérieur de la maison, c’est un véritable tsunami. Quand Grompf souffle ses bougies d’anniversaire, le gâteau décolle et repeint le mur du fond. Néanmoins, un Grompf pareil, c’est tout de même bien pratique pour arriver plus vite à l’école, pour effrayer la baby-sitter, ou pour faire la vaisselle (il lèche des deux côtés et essuie le tout en frottant contre son épaisse toison). C’est tout de suite moins drôle lorsqu’il perd son doudou (eh oui, les yétis aussi ont besoin de tendresse) ou qu’il montre des signes tangibles d’une petite déprime…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne change pas une équipe qui gagne : Arthur et Grompf nous ravissent pour ce quatrième opus d’un nouveau florilège des bêtises de l’imposant Yéti, faisant l’objet d’autant de sketches humoristiques. Le sympathique personnage, dont la candeur et la malice n’ont d’égale que la force, cumule évidemment les cataclysmes, au grand dam du père de famille qui rêve que son fiston s’entiche d’un hamster. Au scénario et au dessin, Nob ne montre aucun signe d’essoufflement : ses idées de gags sont loin d’être taries. Ici Grompf se déguise en super-héros, là une histoire longue (10 planches !) l’oppose à une baby-sitter gothique à son petit copain boutonneux, ou encore une déprime d’origine inconnue fait l’objet d’une conclusion tout aussi étendue. C’est d’ailleurs cette fois la petite originalité du recueil : ces deux historiettes plus longues que le traditionnel gag en deux planches. Côté dessin, Nob remploie logiquement son trait rapide déjanté, et colorisé avec force contrastes. Une exception toutefois pour illustrer une séquence flashback, avec des teintes sobres, comme pour donner un petit traitement suranné. Yéti y’est toujours.
