L'histoire :
Depuis qu'il est enfant, Théo Apothéoz est persuadé que sa famille et son nom sont maudits. Lorsqu'il était à l'école, il n'était pas bon. C'est un certain Dumony, surnommé Monsieur Parfait, qui récoltait les bonnes notes et les filles. Théo était amoureux de Camille, avec qui il partageait sa classe de violon. Il détestait cet instrument, mais il continuait à suivre les cours pour entendre Camille jouer à ses côtés. Mais pas la peine de rêver. Dans sa famille, les relations amoureuses mènent toujours au désastre. Alors il s'est fait une raison. Son père, alcoolique depuis le décès de sa femme, n'était plus que l'ombre de lui-même. Et lorsqu'il propose dans sa pâtisserie un gâteau à son nom, l'Apothéoz, et que celui-ci entraîne l'étouffement du maire du village, le père et son fils quittent la campagne pour s'installer dans une grande ville. Lorsqu'il devient adulte, Théo saisit la justice. Il demande à changer de nom de famille, car celui-ci lui porte la poisse. Sa demande est rejetée, ses arguments ne sont pas suffisants. Alors il poursuit son train-train quotidien, en s'interdisant toute réussite. Il multiplie les petits boulots, et partage un appartement avec son père, toujours sous l'emprise de l'alcool, qui a décidé de mettre ce bien en viager. Un soir, Théo rentre chez lui et découvre le cadavre de son père... Lui revient alors une lourde décision : que doit-il faire à présent ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Julien Frey (Lisa et Mohamed, L'oeil du STO, Fatty) collabore sur cet album avec Dawid (SuperS, Jeu de gamins) sur un one-shot à destination d'un public adulte. Si Julien Frey a plutôt l'habitude d'écrire des scénarios pour ce public, Dawid est davantage un dessinateur que l'on a découvert sur des bandes dessinées pour la jeunesse. Et pourtant, le duo fonctionne très bien et nous propose un album sombre, assez dur, mais porté par un dessin doux, qui apporte un ton légèrement décalé et un peu plus léger. Nous suivons Mr Apothéoz, qui est persuadé que son nom de famille porte malheur. Il va tenter de se libérer de cette malédiction, mais la justice ne va pas lui accorder ce droit. Alors il va devoir avancer par lui-même, il tentera de transformer ses échecs en réussite, après avoir fait la rencontre d'un écrivain en développement personnel, qui pense pouvoir l'aider. Le lecteur va de mésaventures en mésaventures, toutes plus tragiques les unes que les autres. Pourtant, les rencontres que feront les personnages les tireront vers le haut. Dans la tempête, ils réussiront progressivement à retrouver goût à la vie. Visuellement, on reconnaît au premier coup d'œil la patte graphique de Dawid, son utilisation des couleurs. Il crée des atmosphères légèrement angoissantes, en intégrant toujours une note d'espoir. Cette comédie dramatique développe une réflexion autour de nos échecs personnels, de nos aspirations et de nos rêves de jeunesse.
