L'histoire :
Au décès de sa mère, la jeune avocate Alix des Maures retourne vivre auprès de son de père, député-maire de la charmante bourgade côtière de Saint-Mont-les-Flots, sur la côte d’Azur. Elle a tôt fait de comprendre que ce dernier verse avec indolence dans une multitude de trafics mafieux : magouilles immobilières, enrichissement personnel, racket… Révoltée par ce comportement, elle se présente aux élections législatives avec le soutien et les conseils d’un ami haut placé à Matignon. Or, après une campagne aussi surprenante que percutante, elle est élue ! En outre, elle n’hésite pas à dénoncer sur tous les médias nationaux les pratiques mafieuses de son père et des promoteurs locaux, au premier rang desquels trône le sombre Louis Ramdane. Peu échaudé par l’élection d’Alix, ce dernier organise même un nouveau réseau de transit pour la drogue colombienne, avec le parrain des parrains, Dédé le maltais. D’ailleurs, il lui suffit d’un pot-de-vin pour que l’élection de cette emmerdeuse d’Alix soit invalidée, pour un prétexte fallacieux. Ce coup du sort remet en cause la place qui lui était réservée dans la commission anti-mafia de l’assemblée. D’autant plus que ce n’est pas le dernier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait fortuite » qu’il dit, Jean-Claude Bartoll, en intro. Soit ! N’empêche que ceux qui ont suivi l’actualité il y a une douzaine d’années, auront vite fait le rapprochement avec l’assassinat de Yann Piat, député du Var, en 1993. Dans ce second opus, l’intrigue politique se poursuit comme elle avait commencé : droite dans ses bottes, avec pour programme l’assainissement de la pègre locale, Alix des Maures croule à présent contre des pelletés de « peaux de bananes » glissées entre ses pattes par des ennemis corrompus jusqu’à la moelle, dont son propre père. Elle avait remporté l’élection à la fin du premier tome ? Qu’à cela ne tienne, l’élection est annulée et Alix repart à la case départ ! La trame a beau être classique à tendance manichéenne, on ne peut s’empêcher de penser que quelque part, ça doit être réaliste… tout au moins par bribes. On espère pourtant que cet égoïsme politique soit stigmatisé, tant ces procédés irresponsables sont le terreau d’un processus proprement écœurant : mafia, drogue, prostitution, racket… Ancien reporter, Bartoll maîtrise les rouages politico-financiers et scénarise ici une « fiction » prenante et crédible. Thomas Legrain livre un dessin réaliste sans grand relief (beaucoup de recopiage de photos), mais de manière suffisamment rigoureuse pour se laisser happer. Même si on sait comment tout cela finit (grâce à l’intro du premier tome), le dernier opus se lira avec intérêt…