L'histoire :
A l’enterrement de sa mère dans un cimetière parisien, Alix des Maures s’étonne de la présence de son père, qui les avait abandonnées toutes deux il y a bien des années. Aujourd’hui qu’Alix vient de terminer ses études d’avocate, son père lui propose de se racheter en l’aidant à installer son cabinet à Saint-Mont-les-Flots, une charmante petite ville balnéaire de la côte d’Azur. Il faut dire qu’être député-maire de la région depuis près de 40 ans, ça aide à se tisser tout un réseau de relations… pas forcément très honnêtes. Rapidement établie dans la bourgade, de dîners mondains en simple promenades, Alix prend la mesure de la corruption locale. A un « bas » niveau, cela se repère à la prostitution, au racket, aux dealers de drogues… A plus « haute » échelle, elle s’aperçoit que le paternel entretient d’étroites relations avec Louis Ramdane, ancien grossiste en boisson reconverti dans la promotion immobilière. Véritable truand mégalo, ce dernier a des ambitions touristiques démesurées pour Saint-Mont-les-Flots. Cela passe néanmoins par des expropriations, des intimidations et quelques arrangements politiques sur les POS (plan d’occupation du sol). Mais Alix est une femme intègre. Elle refuse d’entrer dans le jeu de son père et décide de se présenter aux législatives contre le candidat légitime…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mortelle riviera débute comme un thriller réaliste, prenant pour cible les politiques de la Côte d’Azur et leurs rapports étroits avec la mafia locale. Présenté ainsi, le schéma narratif de ce premier tome peut paraître très caricatural. Il n’empêche que ces « affaires » mises en exergue par le scénario d’Agnès et Jean-Claude Bartoll, tous deux anciens grands reporters, sont hélas courantes… et surtout développées ici de manière très crédible. L’équation a été mainte fois vérifiée : le tourisme génère du fric ; or l’argent attire la mafia ; or les politiques décident du développement touristique ; donc mafia et politique sont intimement liés. CQFD. Bien entendu, ceux qui suivent l’actualité verront dans cette fiction une énorme analogie avec le destin d’une certaine députée française, assassinée dans le Var dans les années 90… Les auteurs démentent toutefois s’en être inspirés et affirment que cette histoire est le produit de leur imagination. Graphiquement, Thomas Legrain livre un dessin réaliste détaillé et fort correct, certes, mais un peu statique et « froid » dans les expressions des personnages. Peut-être la conséquence indirecte de sa licence en criminologie…