L'histoire :
On a beau dire... Mais quand deux motards commencent à s’amuser à comparer leur machine à coups de centimètres cube, de poids, de largeur de pneu ou de système de freinage, ça finit toujours de la même façon : on dezzipe la fermeture de la combi pour confronter un autre de ses engins. Et si ça ne suffisait pas, il suffirait de se retrouver sur la route, histoire de voir si on peut se faire la grosse mécanique qui nous provoque honteusement. On commence alors par le grignoter par dixième. On se prend à rêver. On se met à sa hauteur… pour s’apercevoir qu’on a juste réussi à terrasser un mec empêtré avec son téléphone et ralenti par l’envoi d’un texto. Reste alors la piste et le bonheur de taper le record du circuit. A condition de ne pas s’emmêler les pinceaux dans les nouveautés électroniques qui règlent ABS et traction. Et qui empêchent de freiner…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour se faire une idée de l’album, il suffirait peut-être simplement d’aller directement jeter un œil au dernier « gag » proposé : assis sur un banc, posté à côté d’un panneau indiquant « Point De Vue », deux hommes échangent brièvement. Le premier face à une étendue d’eau bordée de montagnes et d’espaces boisés s’émerveille en déclarant : « Jolie vue non ? ». Et l’autre de lui répondre : « Ah, oué… », tandis qu’il préfère faire dos au paysage pour observer béat d’admiration sa belle moto… Tout est quasi dit qui fait de l’exercice, rythmé par des saynètes au format « gag-planche ». Cet assemblage peu original se réserve, d’abord, à ceux que le vrombissement d’un gros cube a toujours fasciné. Les autres pourront tout au plus esquisser quelques demi-sourires qu’alimenteront péniblement des histoires de combinaisons, de tours de piste sur circuit, de vitesse (avec flicaille) ou encore de problèmes mécaniques divers et variés. Outre le sentiment d’un léger déjà-vu (pas facile de renouveler le genre de l’humour mécanique déjà largement décliné…), le ressort humoristique manque cruellement de finesse ou de percussion. Et également de personnages suffisamment « charismatiques » capables de s’arracher notre sympathie. La partie graphique emprunte quant à elle le bon vieux style « gros nez » caricatural parfait pour ce genre d’exercice, mais livré ici sans véritable brio (et souvent mangé par des phylactères surchargés). Bref, l’ensemble se révèle peu palpitant. Et s’il ne parvient pas à faire mouche chez les motards passionnés, il risque de se retrouver rapido au – petit – coin.