L'histoire :
Un jour, je volerai. Léo est un petit garçon qui ne rêve que d'une chose : pouvoir voler, fendre le ciel. Il se pose beaucoup de questions. Quand a commencé la première heure ? Pourquoi les nuages sont-ils en forme d'animaux ? Pourquoi la mer mouille ? Il est à la plage avec ses parents, et il est temps de rentrer. Il tient la main de son père et de sa mère, et il leur demande de le faire voler. Mais ils sont fatigués. Léo est en cours, son enseignante lui indique la véritable raison de l'expression « les carottes rendent aimables ». Léo n'est pas très attentif, il regarde le ciel. Il croise le regard d'une fille de sa classe. Il rougit. En cours de sport, lorsqu'il faut faire des équipes, il est toujours le dernier choisi. A chaque moment difficile, lorsqu'il perd confiance en lui, son alter-ego, sous la forme d'un super-héros, s'impose à lui. Et le pousse à se dépasser. Même si cela ne fonctionne pas toujours. A l'heure du goûter, un certain François s'assied sur le banc à côté de lui et lui demande pourquoi les nuages ne leur tombent pas dessus. Les deux enfants se sourient. Pas loin de chez Léo, il y a une usine à café. Lorsque l'odeur emplit l'air, une heure plus tard, il pleut. Et ce jour-là est un jour de deuil. Totoche, l'animal de Léo, est mort. Son père lui glisse à l'oreille : ne pleure pas, Léo, c'est dur mais les garçons ne pleurent pas.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
J. Personne, auteur de Love corp, de La famille Yacayoux ou encore de Junior, propose ce nouvel album chez Glénat. La couverture fait penser au style de Jim Bishop (Lettres perdues). Pourtant, le style graphique en est éloigné, même si la colorisation n'est pas sans rappeler celle de l'auteur. Ce roman graphique de 240 pages nous retrace la vie complète de Léo. Nous le rencontrons lorsqu'il est un jeune enfant et nous déambulons au fil de sa vie, entre grandes joies, petits bonheurs, deuil, amour profond, séparation et immense tristesse. Il est difficile de rentrer dans l'album sur les premières pages, car le lecteur enchaîne des pages ou des doubles-pages qui racontent un instant de vie, avant de passer à un autre. Au départ, nous ne comprenons pas bien le lien, l'intention. Cela s'éclaire au fur et à mesure. L'effet catalogue nous permet de poser des bases pour la suite, mais surtout, de montrer la fragilité de l'instant, la vitesse du temps qui passe. Léo, le protagoniste principal, aura un leitmotiv central tout au long de sa vie : pouvoir voler. L'histoire nous dit si Léo réussit ou non à atteindre son objectif, mais nous comprenons aussi que ce mantra le pousse à se surpasser jour après jour. Le scénario ouvre pour chaque lecteur une lecture plus personnelle et plus profonde, sur les choix de vie, sur nos rêves et nos illusions. Il condense tout ce qui peut faire une vie. La nostalgie emplit largement cette histoire colorée.