L'histoire :
Cet album compile deux histoires complètes :
L’homme des neiges : 21 septembre 1921. Une équipe composée de sherpas et dirigée par le colonel Howard Bury emprunte le passage du Lahkpa-La dans l’Himalaya. Dans quelques jours, ils seront les premiers européens à vaincre à la reine des montagnes. Avant que la nuit tombe, ils bivouaquent. Le lendemain matin, les sherpas sont en panique : le répugnant homme des neiges est apparu pendant la nuit. L’expédition rebrousse chemin. La rédaction du Daily Telegraph de Londres est informée de la nouvelle par télex, dans lequel le colonel Bury évoque des empreintes mystérieuses autour de leur camp. Tobey écrit un article où il tourne en dérision cette affaire. Le journal fait un tabac. Un ancien explorateur nommé Waddell s’invite dans le bureau de Tobey pour lui faire part de son indignation : l’homme des neiges existe bel et bien...
L’homme de papier : En plein Arizona, un jeune cavalier croise le chemin d’un vieil homme. Le premier se rend à Augusta, dans le Maine, pour retrouver Gwendoline, celle qu’il aime. Le deuxième vient d’Angleterre et se rend au Québec. Les deux hommes décident de faire route ensemble. Après quelques jours de marche, ils tombent sur une patrouille de la cavalerie. Ceux-ci leur confie une mission : remettre leur prisonnière indienne au Fort Laramie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Éditions Glénat poursuivent leur réédition des classiques non érotiques de Milo Manara. Sous le titre Odyssées initiatiques, sont regroupés deux albums L’homme de papier et L'homme des neiges. A priori, tout sépare ces deux récits. L’un est un western se déroulant à la fin du XIXème siècle, l’autre une aventure dans les cimes de l’Himalaya dans les années 1920. Et pourtant, ces deux histoires ont un point commun : des odyssées initiatiques mettant en scène des individus qui vont vivre des épreuves dans une quête d’eux-mêmes. Au scénario, on retrouve Alfredo Castelli, l’un des grands conteurs de la BD italienne. Ses récits vont au-delà du genre de départ et nous emmènent vers le fantastique, avec des textes au cordeau. Au dessin, c’est le mythique Manara qui nous gratifie de son trait magique dans la plus pure lignée du dessin italien (Hugo Pratt, Sergio Toppi, Dino Battaglia ou encore Micheluzzi). Sa science des cadrages comme sa patte graphique sont un émerveillement de chaque instant. On se rend compte ici que le maître italien a eu une influence majeure dans le 9ème art. Une belle redécouverte qui nous replonge dans l’âge d’or de la BD produite de l’autre côté des Alpes.