L'histoire :
En 1943, les soldats du neuvième bataillon se préparent au camp d’entraînement de Bulford, près de Salisbury en Angleterre. Pourtant, tout n’est pas simple entre des troupes provenant de tous pays. Ainsi, Norman, un grand américain très costaud, se bat-il avec le soldat Bellefontaine, sous prétexte qu’il est un « froggie » , un mangeur de grenouilles français. Le combat tourne court car Bellefontaine parvient à lui faire une clef de bras. Il lui précise qu’il n’est pas français mais québécois. Au milieu des exercices physiques éprouvants et des missions commandos musclées, les hommes se reposent un peu. Un soir, dans un dortoir, un soldat britannique vole une lettre à Norman. On dirait bien qu’il s’agit d’une conquête féminine, l’enveloppe sentant le parfum... mais il n’y a qu’un étrange V sur l’enveloppe. Norman, fou furieux, parvient à la récupérer avant qu’il ne la lise. Les jours passent et l’Etat Major prépare une offensive en France pendant le débarquement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La batterie de Merville est l’un des exploits majeurs du débarquement. Dans des conditions désastreuses et avec une série d’échecs stratégiques, le neuvième bataillon anglais a réussi, lui, et avec trois fois moins d’hommes que prévu, à prendre les positions fortifiées de Merville. La série de Glénat qui rend hommage au débarquement pour les 70 ans de l’événement, revient sur cet épisode dans ce dernier tome. Les précédents opus se concentraient plutôt sur les batailles célèbres de l’Opération Overlord ; on assiste cette fois à l’avant-débarquement et à la préparation d’une troupe d’élite militaire. A travers le destin de trois soldats condamnés à vivre ensemble, on vit le quotidien de l’armée à l’époque de la seconde guerre mondiale. Les doutes, les moments de calme, les disputes, les plaisanteries ou les fameux entraînements en conditions quasi réelles, constituent une sorte de reportage. L’un des soldats est aussi dessinateur et immortalise ces instants sur papier. Tout est donc réuni pour nous faire vivre cette période si particulière de l’intérieur. En développant quelques légers traits psychologiques aux personnages et en y intégrant une histoire d’amour, le scénariste Bruno Falba montre ce que peut vivre un soldat avant une opération militaire d’envergure. Bien sûr, on assiste ensuite à la fameuse opération et à l’attaque de Merville... mais l’événement est très vite expédié. L’auteur ne donne aucun détail de cet exploit retentissant et ne profite pas de l’histoire pour aborder une dimension stratégique des plus impressionnantes. Il préfère se concentrer sur l’humain en continuant à suivre le destin des personnages dans cette bataille. Hélas, à ce niveau, l’histoire n’est guère enthousiasmante tant les ficelles narratives sont évidentes. On ne s’attache guère (et non guerre) aux personnages. C’est sans réelle passion qu’on suit leur devenir en cet instant périlleux. Le dessinateur et le coloriste restent les mêmes que sur les tomes précédents. L’ensemble reste certes de bonne facture, mais le trait et la colorisation sont aseptisés et cadrent mal avec le chaos de la période décrite. Une fin de série sans relief pour un sujet pourtant passionnant.