L'histoire :
Dans un camp militaire anglais, l’armée américaine est en effervescence. En effet, le QG prépare le débarquement en Normandie, en ce 4 juin 1944. Les officiers rappellent à leurs hommes les directives : plus de 10 000 hommes vont déferler sur la France. L’opération se nomme Boston et elle est destinée à sécuriser les routes et autres zones d’accès sur les plages de Normandie. Le but est de s’emparer de la ville Sainte-Mère-Eglise et d’y poser le drapeau américain. Les parachutistes ont hâte de partir. La tête brûlée Larry Nixon, dit « Red Bull » à cause de sa couleur de cheveux, est arrogant et il est pressé de « casser du boche ». Pourtant, au dernier moment, on leur impose un Indien dans leur unité : le caporal Nahquaddy, comanche. Beaucoup de soldats le regardent d’un mauvais œil et particulièrement Larry, qui vient du Texas. Les choses ne s’arrangent pas, puisque le colonel annonce une mauvaise nouvelle : l’opération est reportée au lendemain à cause de la violence de la tempête. Les soldats n’en peuvent plus d’attendre et plusieurs s’échappent du camp pour aller dans un bar. A leur retour, ils sont surpris par le colonel qui décide de les couvrir. Pour lui, une seule chose compte : qu’ils soient prêts à se battre le jour J !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publiée par les éditions Glénat, la série mémorielle Opération Overlord focalise sur les événements historiques les plus connus de la seconde guerre mondiale. Pour cet opus pilote, le scénariste Michaël Le Galli met de côté le célèbre débarquement maritime, pour évoquer plutôt une dimensions moins connu : les interventions aériennes et les forces parachutées américaines. Une bataille restera célèbre pendant les premiers jours du débarquement : la prise du village de Sainte-Mère-Eglise. Le Galli retrace ici le cheminement de cette opération : de la préparation jusqu’au parachutage, de l’infiltration des troupes jusqu’aux violents assauts, de la prise de la ville jusqu’à sa défense. La narration est simple et classique. Elle se place uniquement du point de vue des forces américaines. Les auteurs esquissent alors le portrait de quelques soldats, afin d'humaniser la bataille. Lors de flashbacks habiles, on découvre ainsi les motivations de chacun des futurs héros, qui se sont engagés dans l’armée pour des raisons bien différentes. Le propos est tout de même parfois manichéen et transpire le patriotisme béat. Même si Larry est le seul américain qui fait froid dans le dos, le destin de chacun semble bien trop grandiloquent pour être pleinement crédible. De plus, le dessin de Davide Fabbri parait bien lisse pour incarner cette sombre période. Les personnages sont difficilement identifiables et les couleurs parfois vives, même si le trait de dessin reste tout à fait correct et même assez vivant. On suit donc pas à pas l’avancée des troupes américaines vers ce fameux patelin normand et la tension monte au fur et mesure des combats. Le Galli évoque aussi très discrètement l'anecdote célèbre du soldat resté accroché au clocher de la ville par son parachute (la ville fit d'ailleurs construire une statue du parachutiste au sommet de l’église, en hommage à cet épisode improbable). mais le Galli ne surcharge pas son récit d’allusions historiques, préfèrant insister sur les scènes pétaradantes et la dangerosité des interventions américaines. Beaucoup de séquences finissent d’ailleurs par la mort de soldats abattus par les Allemands. Même si l’ensemble manque d’âme et d’émotions, le récit est classique et efficace. Une œuvre à la gloire de l’armée américaine qui a le juste mérite de mettre en lumière un épisode rocambolesque de l’opération Overlord.