L'histoire :
A l’occasion du tournage de son nouveau projet tiré du roman de Franz Kafka Le Procès, Orson Welles rencontre sa future actrice Jeanne Moreau. C’est l’occasion pour Welles de revenir sur son parcours de cinéaste, acteur et producteur aussi vénéré que mal aimé. Le jeune Welles devenu orphelin se lance dans le théâtre puis à la radio où il joue, écrit et produit des fictions. Comme en 1938, son adaptation du roman de H.G. Wells, La Guerre des Mondes qui va créer la confusion chez les auditeurs et provoquer un vent de panique (dont l’ampleur sera largement exagérée par la presse) et voir des milliers d’américains sur les routes pour échapper à l’invasion des martiens… Avec ce scandale, le personnage Welles est né. Il va alors mettre en chantier, à seulement 25 ans, son premier film qui sera l’un des grands chef d’œuvres du XXème siècle : Citizen Kane. Succès critique et public, Citizen Kane achève de créer la réputation du Golden Boy d’Hollywood. Son besoin de tout contrôler va se heurter aux exigences des grands studios et il va devoir continuer sa carrière en acceptant des rôles plus ou moins glorieux pour financer son cinéma indépendant, jusqu’à son dernier souffle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Noël Simsolo est un historien du cinéma, spécialiste de Hitchcock, Fritz Lang ou encore Sergio Léone (formidable Conversation avec Sergio Leone paru chez Cahiers du Cinéma). Depuis quelques années et la mode récente des biographies en bandes dessinées, Simsolo a écrit de nombreux scenarii pour les éditions Glénat, sur Hitchcock, Truffaut, Gabin... Orson Welles, l’inventeur de rêves n’échappe malheureusement pas aux écueils de ce nouveau genre. Certes, cela permet, a priori, au plus grand nombre, de s’intéresser à l’histoire du cinéma et de ses « acteurs », mais l’ambition de raconter une vie entière en une centaine de pages ne permet pas de saisir la complexité des sujets en question. Il est certain qu’Orson Welles est considéré comme un génie, mais aussi un tyran, que ce soit avec ses collaborateurs ou avec ses relations amoureuses. Dans cet ouvrage, Simsolo choisit de dresser un portrait idéalisé en respectant son idole. Le choix d’une narration éclatée chronologiquement embrouille la lecture, même pour des connaisseurs du personnage. Les dessins d’Alberto Locatelli sont peu inspirés malgré une très belle colorisation. Cet ouvrage peut servir d'introduction au personnage d'Orson Welles ; mais le plus probant pour en savoir vraiment plus sur Welles, reste le visionnage de ses films et la lecture de l'ouvrage Moi, Orson Welles (entretiens avec Peter Bogdanovitch). Pour les connaisseurs de son œuvre, passez votre chemin.