L'histoire :
Quand Stacy rencontre Sarafian à l'occasion d'un petit boulot, elle est en train de laver les vitres à mi-hauteur d'un immeuble. Lui, vient de rater son suicide en tombant dans sa nacelle suspendue. Ils font connaissance dans ces circonstances improbables, et il lui propose de l'embaucher pour laver les voitures qui sont confiées à son garage. Mais les clients du Sarafian Garage ne sont tout à fait comme tout le monde, ni le mécanicien qui carbure à la cocaïne. Elle apprend très vite que Domingo – c'est le nom du seul autre employé du garage – effectue chaque week-end des transports de cash en mode go-fast pour le compte de la mafia cubano-américaine. Des valises d'argent louche qui servent à monter des coups contre le régime cubain. La première visite sera celle de Carlos Perdosa, un tueur à la terrible réputation, mercenaire anti-communiste qui ne recule devant rien. Stacy réalise qu'elle vient de mettre les pieds dans un milieu ultra violent, qui paradoxalement semble apprécier l'état impeccable dans lequel elle rend les voitures après un lavage expert. La jeune femme a besoin de bosser pour vivre, elle ferme les yeux sur tous ces trafics dont elle est la témoin. Mais les choses vont se corser le jour où c'est Sarafian lui-même qui doit effectuer un convoyage : il n'est pas réellement en état de conduire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Overseas highway est le nom d'une route qui relie la Floride à l'archipel des Keys. Elle est l'axe de ce récit très américain dans sa réalisation, mais au sens cinématographique avec ses dialogues crus, ses situations impossibles et ses acteurs bien choisis avec des gueules marquées. Les auteurs s'en donnent à cœur joie, sans trop se soucier de réalisme. Tout est parfaitement improbable, mais le prétexte est là pour une multitude de scènes d'action et des rencontres pleine de violence – contenue ou pas – entre des personnages absolument pas recommandables. Fred Druart découpe ses séquences avec une volonté de créer du mouvement, tellement visible que la lisibilité en pâtit parfois, comme cette scène d'ouverture qu'il faut relire deux fois pour bien comprendre qui se trouve où exactement. Le scénario construit avec Guillaume Guéraud s'amuse avec des fausses pistes ou des digressions, avant de nous emmener vers un final bien trouvé, et plein de finesse lui aussi ! Malgré ses côtés un peu exagérés, l'aventure est sympa, quelques petites phrases bien senties montrent un goût pour le cinéma populaire, qu'il soit celui des polars français dialogués par Audiard, ou des films américains plus récents. Un récit attachant, qui en fait un peu trop pour bousculer le genre, mais avec une énergie sympathique.