L'histoire :
Fuyant l'inéluctable montée des eaux, conséquence du dérèglement climatique, l’humanité se cherchait un point de chute. Il y a plusieurs siècles, un gigantesque exode fut organisé vers la Lune. Ne sont restées sur Terre que des populations éparses. La Lune fut dotée, à l’époque, d’une atmosphère artificielle, et son sol fut irrigué d’eau pour le rendre apte à la culture. Une civilisation nouvelle fut mise en place, exonérée de famine, de guerre et de religion, pour un monde meilleur. Cependant, depuis quelques semaines, les suicides se font de plus en plus nombreux. Les experts de tous horizons se penchent sur la question et parviennent à la même conclusion : l’humanité se meurt d’une maladie imprévue : l’absence de mémoire. Aussi, le Consistoire Lunaire décide d’envoyer sur Terre une équipe composée d’« histoirnautes » et dirigée par le professeur Nenvoght. Cette expédition devra réunir les quelques vestiges de la mémoire humaine encore existants et les rapporter sur la Lune. Direction Paris-Panthéon, le sanctuaire des grands hommes !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà riche de deux opus (La conjuration de Cluny et Carnac), la collection Glénat/les éditions du Patrimoine offre une nouvelle pierre à son édifice avec Panthéon. Le synopsis de départ est forcément alléchant. Une nouvelle société s’est formée sur la Lune en éradiquant tout ce qui était mauvais : la guerre, la famine, les religions… Les nombreux suicides invitent les Luniens à renouer avec leur passé terrestre car force est de constater que l’humanité a perdu ses racines en quittant la Terre. Dans la première partie, Éric Adam et Didier Convard (déjà co-auteurs sur nombre d’ouvrages chez Glénat) placent les pions de l’intrigue avec une certaine maestria. Mais tout perd de sa saveur dès l’instant où l’expédition se rend sur Terre. Les membres de l’expédition se retrouvent pris en deux feux avec d’un côté les sages, gardiens du Temple Panthéon et de l’autre, les incultes, adorateurs d’un œuf nucléaire. Trop manichéen en somme ! Les dialogues sont beaucoup trop « écrits » et ont tendance à freiner la fluidité narrative (à noter quand même l’intéressant phrasé des incultes avec leurs expressions bien à eux et pleine de néologismes, « ouvrez grandes vos esgourdasses », « Je citationne les Vents Agiles »). Le trait trop statique et maladroit de Han Neck Han n’aide pas à donner un souffle fantastique à cette histoire prometteuse sur le papier. On reste sur notre faim et on se rapproche plus du mauvais Carnac que de l’excellente Conjuration de Cluny. Dommage !