L'histoire :
En 1785, Louis XVI confie au Comte de Lapérouse le commandement de la plus grande expédition scientifique jamais entreprise. Pour ce voyage autour du monde, on construit deux frégates, La Boussole et l’Astrolabe, à bord desquelles embarquent des physiciens, des astronomes, des géographes, mais aussi des botanistes et des dessinateurs représentant la fine fleur de la science de l’époque. Cette expédition totalement empreinte de l’esprit des lumières se veut pacifique et dénuée de toute idée de conquête. Le 1er août 1785, les deux navires quittent Brest pour un voyage d’une durée de quatre ans. Cette expédition connait plusieurs drames, entre naufrages et massacres de marins par des indigènes. Le 30 septembre 1787, Lesseps, embarqué sur l’expédition en qualité d’interprète russe du roi, est chargé par Lapérouse de rapporter en France son journal de bord, des cartes et des dessins de voyages. L’expédition continue sa route jusqu’à Botany Bay en Australie, d’où Lapérouse envoie sa dernière lettre, le 7 février 1788. Il se dit que jusqu’au seuil de la mort, Louis XVI s’est enquis du sort de Lapérouse et de ses compagnons. Mais pendant 40 ans, on n’entendit plus parler de l’expédition...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peter Dillon était le commandant d’un vaisseau marchand, le Saint-Patrick, pour le compte de la compagnie des Indes orientales. Ce marin est connu pour avoir découvert le lieu d’échouage de Lapérouse sur l’île de Vanikoro, plus de 40 ans après la disparition de l’explorateur. Les conditions dans lesquelles l’émissaire de Louis XVI a disparu demeurent encore mystérieuses à ce jour. Notons que jusqu’en 2007 encore, la Marine Nationale menait une septième campagne de fouilles pour retrouver les vestiges de La Boussole. Pour s’assurer de la véracité des propos de Dillon, ce dernier est entendu au ministère de la marine en présence de Lesseps. C’est donc Peter Dillon qui narre son périple tumultueux dans les eaux du Pacifique. Entre le climat pas toujours propice, une population indigène parfois inhospitalière, une navigation difficile, des fièvres importantes ou encore un équipage pas toujours loyal, cette expédition maritime fût une réelle aventure digne des romans de Stevenson. Boris Beuzelin nous embarque dans un récit rythmé qui met en avant le caractère périlleux de cette quête. Le récit est bien séquencé et alterne les moments épiques. Il propose une conclusion inattendue tout droit sortie de son imagination. Beuzelin nous livre un travail en mouvement porté par un dessin fluide parfaitement cadré.