L'histoire :
Philippe II (Auguste) fut d’abord surnommé « Dieudonné » par son père, le roi Louis VII, déjà âgé de 45 ans en 1165. Cela était dû à la très longue attente qu’il eu d’avoir descendance mâle, avec sa 3e femme, quand sa 1ere épouse répudiée, Aliénor d’Aquitaine donnait 5 garçons à son ennemi juré, le Plantagenet Henri II, roi d’Angleterre. Dès lors, entre conflits larvés, chevauchées fantastiques et sièges interminables des places fortes, le souverain capétien n’en finira pas de guerroyer puis de se réconcilier avec son ennemi anglo-norman, durant une période que les historiens appelleront plus tard, « la 1ere Guerre de 100 ans ». D’abord contre sa belle-famille, opposée à son mariage, puis contre Henri II, dont les fils se sont alliés à la couronne de France, Philippe II, devenu « Auguste » ne cessera d’intriguer contre ses ennemis en utilisant des moyens plus subtils que le combat. Mais c’est véritablement face à Richard 1er « Cœur de Lion », devenu roi d’Angleterre, que Philippe Auguste trouvera un adversaire à sa taille. Ce dernier ne cessera cependant de le dominer en stratégies guerrières, lui infligeant défaite sur défaite, jusqu’à sa mort en 1199. Dès lors, et face à Jean « sans terre », le roi de France pourra reprendre son travail de sape et retourner au royaume capétien les anciens domaines conquis. Ceux-ci se composant alors d’une grande partie des territoires continentaux, de la Normandie au Poitou en passant par le Maine et l’Anjou, jusqu’alors contrés anglaises. Enfin, il pourra instaurer « l’acte de naissance de la France » lors de sa victoire de Bouvines…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir travaillés au scénario de Saint Louis et collaboré à celui de Philippe le Bel, déjà pour la collection Ils ont fait l'Histoire de Glénat, les historiens Étienne Anheim et Valérie Theis se penchent aujourd'hui sur un autre roi français du moyen-âge, avec la vie du complexe Philippe Auguste. La biographie dynamisée sur le plan narratif par Mathieu Gabella se déroule toujours de manière identique. Elle débute sur un fait historique majeur, avant de revenir à la jeunesse du roi, pour ensuite en détailler (quasiment) historiquement l’histoire. On y retrouve donc toutes les informations connues, sans grande surprise, de sa naissance d’Adèle de Champagne à son mariage avec Isabelle de Haisnaut, en passant par son échec lors de la 3e croisade et son long conflit contre Richard Cœur de Lion. Sans oublier la répudiation, sans motif, de la reine Ingeburge et son fait d’arme glorieux lors de la bataille de Bouvines. Rien ne manque, même si les auteurs se targuent d’avoir apporté quelque peu de fiction dans l’histoire. Et même une erreur, en affirmant que Louis VII avait répudié sa 2nde épouse, Constance de Castille. Mais là où le bât blesse le plus cruellement, c’est bien au niveau du dessin et des couleurs, particulièrement « vieillottes », ternes et peu aguichantes par rapport à toutes les productions historiques actuelles. A l’image d’Aliénor dans la série de Delcourt consacrée aux Reines de sang. Presque un millénaire plus tard, nous assistons encore à une lutte sans merci entre Capétiens et Plantagenêts…