L'histoire :
Avril 1789. Menés par le second Fletcher Christian, des mutins embarqués sur le Bounty arrivent à prendre le contrôle navire de la Royal Navy, abandonnant à leur sort le capitaine Bligh et la plupart de ses fidèles dans une petite chaloupe au beau milieu de l'océan. Déterminés à vivre libres et en paix, loin de toute civilisation moderne, les révoltés tentent d'abord de s'installer sur l'île méconnue de Tubuai. Cependant, après quelques temps, la cohabitation avec les autochtones se dégrade vite et devient au final totalement impossible. La majorité des marins décide alors d’abandonner leur rêve initial de liberté pour retourner vivre à Tahiti. Toutefois, une poignée d'irréductibles a la ferme intention de reprendre la mer. Le petit équipage embarque alors avec lui, sur son bateau, plusieurs polynésiens et polynésiennes, afin de partir à la recherche d'une île paisible et déserte. Aux premiers jours de janvier 1790, après des mois et des mois d'errance, les marins aperçoivent enfin un petit bout de terre perdue au fin fond du Pacifique : l’île de Pitcairn. Après avoir exploré les lieux pendant des jours à la recherche d’autochtones, suite à la découverte de squelettes blanchis depuis longtemps, l’équipage découvre que l’île est effectivement inhabitée. Les révoltés s’empressent alors de débarquer toutes leurs affaires pour prendre possession de cette nouvelle terre et de recommencer par là même une nouvelle vie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome plutôt intéressant qui mettait en avant la soif de liberté des mutins du Bounty en quête d’un havre de paix, Mark Earcersall est de retour avec le second volume de son adaptation du livre de Sébastien Laurier (qui participe aussi à cette BD), La Bounty à Pitcairn. L’histoire reprend là où Terre Promise s’était arrêtée, lors de l’arrivée des marins sur l’île de Pitcairn, la terre d’un nouveau départ. Au-delà de l’aventure exotique des mutins et de leurs idéaux, Mark Eacersall et Sébastien Laurier mettent en place en sous-texte un récit sur l’ambivalence des relations humaines entre altruisme et égoïsme. De plus, les auteurs distillent ici et là des informations intéressantes sur les différentes coutumes polynésiennes. En ce qui concerne la partie graphique, Gyula Nemeth continue sur la même lancée que sur le premier tome et délivre des traits nerveux qui amènent pas mal de peps aux planches. De plus, ses mises en scène plutôt académiques permettent de laisser la part belle aux paysages et aux décors tropicaux, ce qui donne à l’ensemble un air d’aventure qui fait plaisir à voir / lire. En définitive, Pitcairn est une BD aux contours certes classiques, mais finement concoctée, qui retrace la vie de ces révoltés du Bounty épris de liberté. Un bon bol d’air frais qui fait du bien aux mirettes ! Deux autres volumes sont à suivre…
