L'histoire :
1793. Menés par le second Fletcher Christian, les mutins du Bounty qui ont fui la Royal Navy sont installés sur l’île de Pitcairn depuis trois ans. Accompagnés d’hommes et de femmes polynésiens de Tahiti et de Tubuaï, ces quinze hommes et douze femmes sont vivement déterminés à vivre libres et en paix. À ce titre, des couples se sont formés et plusieurs enfants sont même nés de ces unions. Mais le rêve d’une société libre et harmonieuse a tourné court. En effet, les hommes polynésiens subissent de plus en plus le joug de certains blancs qui les considèrent comme inférieurs. De plus, deux malheureux ont été tués dans des circonstances troubles. Impuissant et incapable de véritablement à s’opposer à cette injustice et à la montée inexorable de la violence au sein de l’île de Pitcairn, Fletcher Christian peine à s’imposer face aux hommes. De fait, il perd de son aura. La situation devient de plus en plus difficile et l’ambiance lourde dans la petite communauté. Un matin de septembre, alors que Maimiti, la femme de Christian, accouche de leur troisième enfant, les polynésiens décident de se révolter contre l’injustice et s’emparent des armes. Comment la construction d’une société idyllique a-t-elle pu se transformer en un sinistre cauchemar ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux premiers tomes bien ficelés, le scénariste Mark Eacersall et de dessinateur Gyula Nemeth propose un troisième tome de l’adaptation du livre de Sébastien Laurier, La Bounty à Pitcairn. Pour ce faire, le duo reprend à son compte – mais fidèlement – le récit-enquête de l’auteur afin de mettre en place un thriller tropical aux teintes naturalistes. Tout comme les deux tomes précédents, l’accent n’est pas mis sur la révolte en elle-même mais plutôt sur les difficultés de la communauté à vivre en paix et en harmonie. Ainsi, c’est la petite société de Pitcairn gangrénée par la violence qui est au centre du récit, en parallèle de la perte de pouvoir inexorable de Fletcher Christian. Du côté des dessins, Gyula Nemeth n’a pas changé sa ligne artistique d’un iota suite aux deux tomes précédents. Il livre un joli travail, avec une mise en planches classique mais efficace. L’artiste hongrois s’est aussi inspiré du film Les Révoltés du Bounty notamment pour le graphisme des bateaux ou des costumes. Une manière habile de coller à l’esprit exotique de l’ensemble. Au final, ce troisième tome de Pitcairn tient ses promesses et prépare le terrain à une conclusion sans doute sanglante !
