L'histoire :
Les humains se sont éteints. Dans le sillage de leur disparition, ne reste que pollution et quantité de plastique envahissant les zones habitables de la Terre. Suivant les préceptes d’une ancienne prophétie, les insectes, derniers habitants de ce monde à l’agonie, se sont établis en colonies sur les terres d’Hexapoda. Guidés par la prêtresse Anasta, gardienne du savoir et des légendes entourant les Dieux géants (les hommes devenus Dieux suite à leur disparition), les insectes (majoritairement fourmis et coccinelle) prospèrent. C’est ici qu’intervient Bug, petit puceron serviteur de la grande prêtresse. Vouant une confiance aveugle et illimitée en sa maîtresse, Bug est aussitôt accusé de son meurtre le jour où cette dernière meurt avant de désigner son successeur. Envoyé en prison pour trahison, il fait la rencontre, du fond de sa geôle, de Sagawa, une mante religieuse un tantinet sauvage mais assurément bonne vivante. Persuadé d’être l’outil d’une conspiration ayant gangréné la cité des insectes, Bug prend la fuite aux côtés de Sagawa, en espérant pouvoir éclaircir les zones d’ombres présentes derrière ce mystérieux assassinat.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prenant place dans un univers médiéval post-apocalyptique au postulat plutôt entraînant, ce premier volume de Plastok se prend un peu les pieds dans le tapis. Avec un scénario empruntant aux grands récits de trahison et de jeux de pouvoir médiévaux fantastiques, Maud Michel arrive certes à créer un univers foisonnant et intriguant, où les insectes ont pris le pouvoir et où la ressource la plus convoitée est le plastique échoué en masse, un peu partout sur le globe. Les personnages et leurs caractères (bien que correspondant à de nombreux clichés du genre) sont malgré tout attachants et la franche camaraderie naissante entre nos deux héros laisse entrevoir de bons moments pour la suite. Malheureusement, la direction prise en fin de récit aurait mérité d’être développée dans un autre volume pour laisser le champ libre à une meilleure construction de la dynamique du duo, mais aussi du mystère entourant la mort de la prêtresse Anasta. La partie graphique est assurée par Nicolas Signarbieux et c’est peut-être sur ce point que l’album flanche le plus. Avec des designs peu inspirés (les fourmis en armures romaine et l’architecture de la ville très inspirée de l’antiquité), des formes très rondes et simples et une mise en couleur faisant la part-belle à la simplicité, le monde de Plastok aurait mérité un peu plus de folie et de prises de risque pour une histoire prenant place dans un monde post-apo, dont la création est basée sur une crise écologique. Sur le fond, ce premier volume est une introduction plutôt divertissante, mais trop rapide dans son traitement scénaristique et trop lacunaire dans sa partie graphique pour en faire une série à suivre. Saluons toutefois la tentative d’avoir voulu créer un univers singulier au look original.
