L'histoire :
C’est dans la chambre de ses parents qu’Eberhard Schlüter découvre son premier émois pornographique. Evidemment, il met un certain temps avant de pouvoir faire marcher le projecteur à diapos... mais une fois l’affaire en place, il pénètre dans un monde nouveau. Son exploration de la chambre parentale ne s’arrête pas là. Il approfondit sa recherche jusque dans la commode de son père. Il met alors la main sur des revues photos, des romans cochons et des films pornos. Il s’ensuit pour Eberhard une puberté haute en couleurs. Adulte, il est devenu un adepte du porno, le pratiquant chez lui sur sa télé à côté d’une impressionnante collection de films. De plus, il partage sa passion avec son pote Fritte. D’ailleurs, c’est son anniversaire et Eberhard profite de l’occasion pour lui offrir un nouveau film porno : La mouilleuse arrosée. Son ami Fritte ne semble pas très emballé par ce nouveau porno. C’est alors que Eberhard lui explique que ce n’est que l’emballage. Il a caché à l’intérieur deux billets d’avions pour Francfort pour participer à un tournage avec les films de la porcherie. Il a tout préparé : voyage réglé, hôtel et visite médicale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteur allemand Ralf König explore, encore une fois, un sujet un poil (de cul) tabou : le porno. Il raconte en effet l’histoire d’un personnage banal, Eberhard Schlüter, de son adolescence à sa vie d’adulte. Ce personnage lambda est accro au porno depuis son plus jeune âge. König lui invente aussi un environnement familial, à travers son fils et sa femme qui découvre le film porno tourné par lui-même dans un délire de jeunesse. L’auteur développe ce sujet du porno d’un point de vue générationnel. Il aborde le sujet, décomplexé du gland, en se concentrant pour rester pertinent sur la manière dont le porno est perçu. On découvre évidemment que chaque génération ne vit pas le porno de la même façon, notamment en raison de l’évolution des technologies et d'Internet. Aujourd'hui, le porno se banalise et devient du consommable à toute heure, pour tout le monde. L’auteur utilise son style graphique habituel, pauvre en décors. Son trait simple, sans couleur, met en scène des personnages aux gros nez plutôt moches. La clé, bien sûr, c’est son humour, sans détour, potache, à la narration bien menée, qui lui permet d'aborder n'importe quel sujets : sexe, politique et rock’n roll.
