L'histoire :
Thierry Langlois, président de la République française, se retrouve au cœur d’une polémique après un incident survenu lors d’un bain de foule dans le quartier des Murneaux. Alors qu’il discute avec des administrés, un jeune homme l’insulte publiquement en l’interpellant : « La jeunesse, elle t’encule le daron ». Visiblement très remonté, Langlois se lance à la poursuite de l’insultant, traversant les rues de la Cité pour le rattraper. Une fois qu’il parvient à le retrouver, le Président assène une série de gifles à l’inconnu. La scène, filmée et diffusée sur les chaînes de télévision, choque l’opinion publique. Les éditorialistes dénoncent un dérapage qui nuit à l’image de la fonction présidentielle, certains qualifiant cet acte d’abaissement inédit sous la Vème République. Le geste de Thierry Langlois suscite une vive polémique, d’autant que la situation se déroule dans un quartier sensible et déjà tendu. Malgré la réaction négative dans les médias, l’entourage du président tente de défendre son attitude en arguant qu’il a su montrer une image virile et proche du peuple, une autorité restaurée face aux zones de non-droit. Mais le secrétaire général de l’Elysée, dans un moment de lucidité, lui explique que ce comportement, loin de renforcer son image, risque de lui nuire gravement, à l’aube de sa réélection... qui aura lieu dans un an !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il ne fait pas bon être Président ou ex-Président de la République, en ce moment. Entre Nicolas Sarkozy qui porte un bracelet électronique, Emmanuel Macron qui a une côte de popularité en chute libre et François Hollande qui n'a pas osé se représenter pour les mêmes raisons... Ce Première Dame débarque avec un humour mordant et une finesse redoutable. Entre les scandales, les rivalités et les petites mesquineries des hautes sphères, Tronchet et Peyraud dressent un portrait acerbe et sarcastique de nos dirigeants politiques avec du poil à gratter et des réfs (le scooter d'Hollande, Carla Bruni…) remixées pour l'occasion. Les dialogues percutants et les situations cocasses captent à merveille le grotesque d’un univers politique souvent déconnecté. Peyraud apporte une vraie valeur ajoutée à ce récit par son trait expressif et élégant. Ses personnages, à la frontière de la caricature et du réalisme, sont immédiatement reconnaissables et vibrent d’une énergie satirique. Les décors, parfois minimalistes, mettent l’accent sur les émotions et les tensions, renforçant l’impact comique et critique des situations. Le choix des couleurs, à la fois sobres et percutantes, installe une ambiance qui oscille entre l’absurde et le drame feutré des coulisses du pouvoir. Merci pour ce moment jubilatoire, messieurs Tronchet et Peyraud, on en redemande !