L'histoire :
Ce matin là, au réveil, Claire apprend la bonne nouvelle. Une petite jument est née dans la nuit, elle court alors en chemise de nuit voir la nouvelle-venue. Ses parents Ann et Peter sont bien entendu sur place, et tentent de l'empêcher d'être trop enthousiaste et d'effrayer la mère et sa pouliche. La gamine a tout juste 12 ans, sa passion pour le cheval est totale. Au milieu de ce grand élevage de purs sangs, elle vit une vie encore pleine d'innocence, ne réalisant pas à quel point l'exploitation demande du travail à une équipe nombreuse. Nous sommes au Zimbabwe, sous la présidence de Robert Mugabe, et les représentants du gouvernement maintiennent une pression forte sur les exploitants blancs, qu'ils considèrent souvent comme de purs représentants de l'ancienne colonisation. La situation financière de la famille est tendue, il va falloir vendre quelques pur sangs supplémentaires pour réaliser des travaux nécessaires. Et garder à l'esprit que sur un coup de tête des autorités, la famille au complet pourrait se trouver expulsée du pays. Un matin, alors que de nombreux poulains ont fui l'enclos, Claire est prise de panique. Et si Red Bird, la jeune pouliche, avait été dévorée par les lions. Fort heureusement, ils la retrouvent quelques kilomètres plus loin, au milieu d'un troupeau de zèbres et d'un jeune garçon qui les garde. C'est le premier contact avec Georges, un adolescent zimbabwéen qui n'a plus de famille, se passionne pour les chevaux, et qui va rejoindre l'équipe du haras.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une série jeunesse ultra classique que Rodolphe et Camille Vercken débutent ici, autour du cheval et de la passion qu'il suscite. Très bien séquencé autour de personnages bien définis, ce premier épisode pose le contexte de l'histoire, et ouvre la porte aux futurs éléments de l'aventure. Le choix de l'auteur de positionner le récit au Zimbabwe dans une période relativement récente va certainement permettre d'aborder des dimensions plus sociales, notamment on le devine autour du personnage de Georges. On entend brièvement parler de Robert Mugabe, mais cela ne suffit pas pour le moment à en savoir plus sur l'époque précise, l'homme ayant régné quelques dizaines d'années. Cela dit, on sait qu'on n'est pas tout simplement dans un haras normand, c'est un bon début. Le dessin de Michel Faure, artiste réaliste hors pair, est un classique du genre. Détaillé et précis, capable de créer des personnages aux traits remarquablement spécifiques et crédibles, il permet au récit de suivre son cours sans aucune difficulté. Faure n'a jamais connu de série à très grand succès, mais il a collaboré a de grandes sagas –Balade au Bout du Monde, le Décalogue ou Elsa par exemple – aux côtes des grands noms du scénario. Ses pages sont des modèles de savoir-faire, très bien complétées par la coloriste Céline Labriet dont les ambiances de jour comme de nuit sont très justes. Alors évidemment, le public visé n'est pas celui des critiques exigeants ni des lecteurs qui cherchent à être déstabilisés. Mais pour de plus jeunes lecteurs qui ont envie de passer un bon moment et de piétiner du sabot en attendant la suite, tout est en place et tout fonctionne.
