L'histoire :
Depuis un terrible accident de zeppelin, il y a une douzaine d’années, Daniel, Sarah et leur fils Jeremy vivent au beau milieu de la forêt où ils sont tombés, comme des robinsons. Mais leur quiétude est bouleversée par l’arrivée d’un aventurier, Emery, immédiatement sous le charme de Sarah. Emporté par sa jalousie, Daniel poursuit Emery… et s’éloigne trop de sa clairière pour pouvoir faire demi-tour. Car dans la forêt vivent les kraws, de minuscules mais innombrables êtres très carnivores, commandés par le dieu végétal, Täut. Täut aussi est épris de Sarah, car elle lui rappelle une autre femme, qu’un amour démesuré l’a forcé à transformer en tronc de bois, il y a bien des années. Aujourd’hui, c’est Judith la chauve-souris qui raconte cette histoire à Jeremy, petit humain protégé des kraws. Täut ne peut empêcher Sarah de vouloir retrouver son mari. Bravant tous les dangers, elle traverse la forêt et rejoint la ville de Phéladelpès, où Daniel a trouvé un emploi de métallurgiste pour se payer un billet de retour… en zeppelin !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volet, Vincent Dutreuil conclut son conte fantastique. A la plume et aux pinceaux, l’auteur cherche toujours son style graphique, coincé quelque part entre un style réaliste et un dessin moderne plus suggéré… et un peu brouillon. Le résultat est toutefois nettement meilleur que dans le premier tome, notamment au niveau du découpage, réellement enthousiasmant. Hélas, le scénario n’est guère grisant… Plusieurs trames s’entremêlent sans qu’aucune ne prenne le dessus. Il y a d’abord une note romantique, à travers la nostalgie du dieu végétal (un arbre-homme) et l’amour qui lie Daniel à Sarah… Puis une bonne dose d’aventure, par le biais de la course au médaillon, qui contiendrait des plans industriels… Le tout entrecoupé de séquences dignes d’un conte pour enfants et de dialogues un peu naïfs (l’intervention de la chauve-souris qui parle, ou les pérégrinations de la petite kraw dans la ville)… Enfin une forme de chronique sociale prenant pour cadre la métallurgie semble inaboutie. Quel sens tout cela a-t-il ? Si Racines souffre d’un manque de cohérence globale, le diptyque se laisse néanmoins lire sans déplaisir.