L'histoire :
Dans une Italie futuriste, la ville de Rome est découpée en plusieurs niveaux. Dans l'un d'eux, au 17ème, un homme entre dans un bar. Il choisit un morceau de musique dans le juke-box en ayant au préalable commandé une vodka. Très vite, il est pris à parti deux clients, une femme et son petit ami. L'homme ne se dégonfle pas. Il sort son couteau et tranche les doigts du type. Ranx, c'est le nom du découpeur, est invité à sortir de suite du bar. Mais avant de partir, il subtilise les bijoux sur les doigts tranchés. Ranx est un type massif, au sale caractère et à la patience limitée. Il emprunte le métro pour se rendre au 30ème niveau et corrige à coups de poings un bébé qui avait fait l'erreur de lui tirer la langue. De retour dans son quartier, Ranx vend les bijoux et s'achète une arme. Il part ensuite retrouver sa douce Lubna. Celle-ci est encore adolescente et droguée notoire. Après avoir passé un tendre moment avec sa belle, il repart et se fait sauter dessus par le type aux doigts en moins et quelques amis à lui. C'est ensuite en mauvais état que Ranx se rend chez un médecin du coin. Ce dernier lui ouvre le crâne et y bidouille les dysfonctionnements. Alors qu'il effectue les derniers réglages, la police fait irruption dans ses locaux. Hélas, le réparateur n'a pas le temps d'enlever le mode agressif de Ranx...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fin des années 70, les artistes italiens connurent un formidable écho au sein des revues Cannibale puis Frigidaire. C'est dans l'une d'elle que Tanino Liberatore rencontra Stefano Tamburini. Ce dernier venait d'entamer Ranxerox, un récit se déroulant dans une Italie cyberpunk. Quelques pages suffirent à convaincre Liberatore de se lancer dans une aventure qui deviendra très vite culte, à plus d'un titre. Ranx est un robot puissant, qui aime profondément Lubna, une adolescente extrêmement jeune et qu'il couvre de cadeaux et de la drogue qu'elle préfère. Le postulat est volontairement provoc' et dévoile une société futuriste aux abois, archi-violente et hyper-sexuée. Avec l'arrivée de Liberatore aux dessins, le visuel est transcendé et passe d'un trait brouillon à des planches ultra soignées. Durant deux albums, le duo offrira à son robot des aventures marquantes. Mais la mort de Tamburini empêchera la dernière partie de sortir. Il faudra l'aide d'Alain Chabat (oui oui, celui-là même) à l'écriture pour qu'enfin Ranx connaisse sa conclusion. Si celle-ci n'est pas aussi marquante qu'espérée, elle a au moins le mérite d'exister et de respecter pleinement la mémoire du défunt scénariste. Habituellement, les séries cyberpunk se caractérisent aussi par une ambiance anxiogène. Ce sentiment est bien moins présent dans i>Ranx, qui bénéficie d'un humour plus présent qu'on pourrait croire. Notons que cette série totalement mythique a déjà eu droit à une édition en intégrale ces dernières années, dans un format plus petit. Les éditions Glénat ressortent en grand format le titre, permettant ainsi de mieux redécouvrir le travail de deux artistes fantastiques, provoc' et qu'on n'espère pas visionnaires...