L'histoire :
Massif, caractériel et impatient, Ranx n'est pas un humain, mais un robot. Lubna est quant à elle une adolescente droguée qui se sert de ses charmes et de ses compétences pour obtenir ce qu'elle veut de Ranx. Les deux personnages sont croqués par Tanino Liberatore à l'aide de crayons gras ou de gouaches. Crayonnés, encrés ou versions couleurs s'alternent tout au long des 208 pages, mettant en scène les deux héros dans des poses, ou en action dans des situations variées. Actes de violence pris sur le vif, scènes coquines et sexes exhibés sont illustrés par Liberatore sans pudeur et avec une précision d'une finesse exquise.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les années 80 n'ont pas encore commencé, que deux auteurs en provenance d'Italie font parler d'eux au sein des revues Cannibale et Frigidaire : le dessinateur Tanino Liberatore et le scénariste Stefano Tamburini. Tous deux ont imaginé un récit futuriste complètement fou intitulé Ranxerox ou Ranx (c'est selon). Devenue très vite culte, l'histoire met en scène un robot puissant amoureux d'une adolescente qu'il couvre de cadeaux et de drogue. Volontairement provocateur et dévoilant une société futuriste archi-violente et hyper-sexuée, la série va passer les frontières. Elle bénéficie d'un visuel incroyable et soigné, qui reste dans les mémoires plusieurs dizaines d'années après. Ré / Incarnations est un ouvrage réunissant une immense partie de la production de Tanino Liberatore autour de Ranx. Tout au long des 200 pages, redécouvrez le robot et sa jeune amoureuse sous toutes les coutures (défaites ou non d'ailleurs). Les illustrations sont majoritairement pleines pages et les dimensions de l'ouvrage permettent d'en prendre plein les yeux. Liberatore est un esthète, un artiste impressionnant, autant à l'époque que de nos jours. On aurait certes apprécié un peu d'éditorial afin d'en apprendre plus sur les techniques ou les origines des dessins. Ne gâchons cependant pas notre plaisir et prenons-en plein la vue. Bien sûr, Ranx n'a jamais été une série grand-public ; il va sans dire que cet artbook se destine avant tout aux connaisseurs de la série ou de beaux dessins.