L'histoire :
Pendant que le capitaine et sa femme passaient quelques semaines de vacances, les doigts de pieds en éventail sur une île déserte, l’équipage de la Kouklamou a pillé trois galions – suisse, luxembourgeois et monégasque – remplis de pièces d’or ! Résultat : les cales du navire sont tellement bondées que la ligne de flottaison est au plus bas. Chandler interrompt Romuald alors qu’il se délecte dans ces monceaux de pièces : la précieuse bibliothèque du capitaine est inondée ! Les pirates tirent à la courte-paille qui va devoir annoncer ce problème au capitaine. C’est évidemment Romuald qui perd. Le moment de colère passé, le capitaine s’inquiète essentiellement pour un seul de ses ouvrages, appelé Consolation, un livre sur le chocolat. En effet, ce livre a été emprunté à la FBI (la Fameuse Bibliothèque Inter-mer) et le règlement est extrêmement sévère concernant les retards : 10 000 doublons par jour de retard et par livre. Pire : en cas de perte, la FBI saisit l’intégralité des biens de l’emprunteur. Une course-poursuite s’engage alors entre le capitaine, qui recherche un ultime exemplaire de Consolation, et la terrible madame Elvézir de la FBI…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’immense avantage de Ratafia, c’est qu’avec un scénariste inventif de la trempe de Nicolas Pothier, une infinité d’aventures échevelées s’offre au lectorat amateur d'embruns et de vannes rigolotes. Ici, tout part d’un bête livre qu’il faut bien rendre à la bibliothèque, sous peine de devoir payer une amende digne de faire flipper Jérôme Kerviel. Ce canevas de départ nous entraîne au rythme d’une course-poursuite entre des pirates sympathiques mais vénaux, et une administration antipathique mais stricte. C’est aussi l’occasion pour Pothier de faire quelques allusions bien senties sur le monde de l’édition… mais de manière sous-jacente : le propos reste et demeure avant tout le divertissement. Et les nombreux jeux de mots dignes du Vermoch sont bien là pour nous le rappeler, même et surtout quand on doit les dénicher entre les phylactères (la mort du Petit Shfal…). Soulignons aussi – une fois encore – l’excellente reprise du dessinateur Johan Pilet, qui place son trait dynamique dans une lignée très expressive et proche du style amorcé sur les cinq premiers tomes par Frédérik Salsedo. Ratafia ne change pas de cap, et c’est tant mieux !