L'histoire :
Nathan a fui sa ville pour essayer d’oublier sa petite amie, Lisa, subitement disparue il y a quelques temps, sans laisser ne serait-ce qu’un mot. En fait, celle-ci s’est tout simplement fait écrasée par accident par son copain Vinny, avec qui Nat travaille dans une pizzeria. Avant de s’enfuir, ce dernier a vécu quelques temps dans un hôtel peuplé de gens bizarres : le Red River Hotel. Depuis son départ, de nouveaux clients sont arrivés. Tiffany et Vernon Gray, un couple à l’entente ambiguë, sont là pour les affaires commerciales du mari : la vente de petites peluches en forme de diablotin. Leur voisine de chambre semble sympathique, malgré ses habitudes pour le moins inhabituelles. Elle vit nue et se fait constamment livrer de quoi nourrir des dizaines de personnes, alors qu’elle vit seule. Un jour, Vernon se trompe de bouton dans l’ascenseur et arrive à la cave. 5 minutes après, il s’enfuit en courant, mort de trouille. Il a entendu des vois humaines sortant d’un fût en fer, marqué du sigle de la société SR & BUC, pour laquelle travaille justement leur étrange voisine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De tomes en tomes, le lecteur ne peut que s’intriguer davantage à la découverte des nouvelles bizarreries du scénario de Jean-Luc Cornette. Cette histoire ne semble avoir ni queue ni tête, et c’est peut-être justement ce qui fait son charme. Aucune idée directrice, aucun fil conducteur, si ce n’est que tout se passe dans un même hôtel, d’apparence anonyme. Comme cela était programmé, ce nouveau cycle s’accompagne de la quasi disparition de Nathan, qui fut le personnage principal le temps de deux tomes. Du coup, on se retrouve en compagnie de nouveaux venus, autour desquels le scénariste se plait à épaissir un mystère déjà bien opaque. En définitive, plus on avance dans le récit, plus on a l’impression d’évoluer dans l’esprit malade d’un névrosé qui raconterait ses rêves les plus farfelus. A force, notre curiosité est titillée! On continue donc à tourner les pages, malgré l’absence d’intrigue claire et principale, et malgré un dessin (de Michel Constant) très simple et à la mise en couleur terne.