L'histoire :
6h30. Le réveil sonne. Une femme sort de son lit au pas de course pendant que son homme dort, encore bien emmitouflé sous les couvertures. Il faut vite qu’elle prépare le café pour son mari et le petit-déjeuner pour les enfants. Une fois que toute la famille est debout, c’est elle qui sert tout le monde et qui s’occupe de donner à manger au bébé. Un peu de ménage et une rapide toilette pendant que tout le monde termine le petit-déjeuner et c’est déjà l’heure d’amener les enfants à l’école et à la crèche. Au pas de course, évidemment. Vite ! Il faut attraper le bus pour se rendre au travail. Une fois arrivée au bureau, il faut s’occuper rapidement des dossiers en instance et ne pas perdre une minute car le travail s’accumule. 18h. Il est temps de sortir du boulot. Et au pas de course, car il faut aller chercher les enfants à la crèche et à l’école. Puis il faut aller faire quelques emplettes au supermarché pour le repas de ce soir et revenir à la maison sans perdre une minute ! En effet, il faut faire manger le bébé et faire la cuisine. Et puis, il faut servir tout la petite famille qui est déjà à table et qui a commencé à manger. Après le repas c’est l’heure du bain et de couchage des enfants. Après c’est l’heure de la vaisselle pendant que monsieur regarde la télé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mine de rien, l’œuvre de l’excellent Reiser a su traverser les années, presque 40 ans après qu’il nous a subitement quittés (en 1983). Derrière son trait corrosif et ses dessins féroces, qui ont fait les beaux jours de Charlie hebdo et d’Hara-Kiri, se cachait un homme farouchement féministe qui a soutenu de nombreux combats du MLF, à la loi Veil, en passant par la pilule ou la valorisation de la femme dans la société. Il n’en fallait pas moins pour que Glénat et son biographe Jean-Marc Parisis se penchent sur cette anthologie de ses œuvres dédiées à la femme. Ainsi, avec ses dessins à l’humour cru et les scènes de vie ordinaires qu’il croque de manière brute de décoffrage, on s’aperçoit que l’homme a toujours su défendre la cause des femmes sans pour autant les placer sur un piédestal. Pour lui, elles sont égales aux hommes, pour le meilleur et pour le pire, sans tomber dans la victimisation de bas-étage. Et c’est cette idée-là qui transparait dans cette bande-dessinée d’une rare justesse, derrière des histoires sans concession et un poil provocatrices. Au final, Reiser L’Homme Qui Aimait Les Femmes – Une Histoire Du Féminisme est un recueil bienvenu à l’heure où la femme lutte toujours pour pouvoir imposer ses droits. Merci, M. Reiser !