L'histoire :
« Vous marchez parmi la foule. Deux tueurs sont à vos trousses. Sachant que votre seule chance de leur échapper est de vous jeter dans les bras d’une inconnue en espérant qu’elle vous emmènera chez elle lorsque les balles vous auront troué la peau… Qui choisirez-vous ? » Un homme se retrouve face un choix cornélien. Qui va pouvoir le sortir de ce pétrin. La grande hippie lunatique ? La carriériste matérialiste ? La petite grosse complexée ? L’exaltée provocante ? A moins que la fille ordinaire, celle à qui il n’arrive jamais rien de spécial, soit la bonne ? Son choix se porte sur cette dernière. Elle l’emmène chez elle pour le sauver. Arrivé chez elle, l’homme se retrouve dans une pièce décorée de crucifix, d’icônes religieuses représentant Jésus Christ et la Vierge Marie. La jeune fille ordinaire lui dit : « ouvre ton cœur à Jésus. Il t’accueillera dans son amour ». Ce n’est pas du tout ce à quoi il s’attendait. Il revient donc en arrière, au moment même où il doit faire son choix entre les cinq jeunes femmes susceptibles de lui porter secours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Face à une situation, quel sera le meilleur choix ? » C’est cette question qu’explore Rewind, le dernier album de Philippe Girard, dessinateur et scénariste québécois. Bâti comme un jeu de rôle, son ouvrage nous entraîne dans la peau d’un homme poursuivi par des tueurs à gage, qui se trouve face à un choix de personnes pour le tirer d’affaire. Et à chaque « rewind », la personnalité choisie, apporte une réponse forcément inattendue. Au fur et à mesure des choix du protagoniste, on en apprend un peu plus sur les raisons qui les poussent à le liquider. L’histoire est intéressante et profondément absurde (dans le bon sens du terme), mais on reste un peu sur sa faim à la fin. La faute à un storytelling qui manque de fluidité. Dommage, car le postulat de départ semblait intéressant. Côté dessin, la ligne claire de l’auteur colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire, mais elle reste un peu simpliste pour convaincre. Si seulement l’auteur pouvait faire Rewind pour gommer toutes ces petites imperfections…
