L'histoire :
Par un jour de pluie, une voiture de sport roule à tombeau ouvert sur la piste allemande de Nürburgring. Dans un des 176 virages que compte le circuit, appelé Brünnchen, il dérape, fait une embardée et une sortie de route… c’est l’accident. Un jeune homme à bord d’une Porsche s’arrête et vient en aide au conducteur, après avoir appelé les secours. Le vieil homme ensanglanté refuse pourtant qu’on l’aide. Il ne se souvient que trop de la tragédie qui a ruiné sa carrière. En effet, en 1968, Guido Knopp a 37 ans. Il est un pilote réputé au sein d’une écurie de Formule 2 et il a un tempérament de gagneur : il veut briller pour pouvoir passer à la formule 1. Il ne dissimule pas ses ambitions à son jeune beau-frère François Foitek, qui vient d’intégrer lui aussi l’écurie. A la veille du grand prix de Nürburgring, tous deux font les essais qualificatifs à bord de la nouvelle SRT F-2/43T. Guido connaît par cœur tous les virages et la courbe optimale pour conserver sa vitesse. Il signe le meilleur temps : son beau-frère est à 12 secondes de plus, ce qui est tout de même honorable. Il ignore alors que François a autre chose en tête : après que des fonds aient été débloqués par un nouveau sponsor, il vient d’accepter en secret d’être le pilote de la nouvelle Formule 1 White-Gull-Stanford…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aux côtés de deux autres premiers tomes, Ring est un one shot inaugural de la nouvelle collection Plein gaz de Glénat, dédiée au sport automobile. Ici, Ilias et Youssef Daoudi nous narrent l’histoire d’une rivalité classique entre deux pilotes, l’un jeune et l’autre un chouya plus vieux… Et évidemment, comme il faut s’y attendre en pareil cas, cela tourne au drame. Entremêlé sur deux époques, qu’on a tendance à confondre en raison d’un cadre identique, le scénario ne montre pas grande originalité. Il sert toutefois de prétexte à focaliser sur un circuit mythique (pour les amateurs …) et à y mettre en course des bolides de Formule 2 des années 60, qui vrombissent à fond les ballons. En ce sens, le dessin de Daoudi fait honneur à la discipline : il y a beaucoup de dynamisme et de savoir-faire à travers ses jolis encrages réalistes. Les voitures sont méticuleusement rendues, l’impression de vitesse est patente, on humerait presque le pneu cramé et les vapeurs de gasoil. Cadrages et découpages sont également audacieux et en parfaite adéquation avec la thématique (cf. la double page 44-45, avec 7 cases ultra verticales successives, comme autant de tronçons de routes). De même, l’ambiance tragique parfaitement rendue reflète une belle maîtrise transversale du 9ème art. Conclusion : un premier tour de circuit prometteur, mais un tempo à améliorer.