L'histoire :
Janvier 1939. A la fin de la représentation d'Un Monde Fou, Jacqueline Delubac a pris sa décision : elle quitte Sacha Guitry, lassée du comportement du dramaturge français, après 7 ans d'amour et une douzaine de pièces nouvelles et de films. C'est Mila Parély qui la remplace dans la pièce. Et dans son cœur, c'est Geneviève de Séréville qui prendra la place laissée par Jacqueline. Quelques jours plus tard, Sacha Guitry converse avec Simone Paris, sa maîtresse. Il est heureux car elle s'entend à merveille avec son officielle, la jeune Geneviève, mais la mère de celle-ci surveille les allées et venues de Guitry, puisqu'elle occupe l'appartement juste en face. L'équilibre dans ce ménage à trois est parfait : Simone joue dans Un soir quand on est seul, Geneviève est à l'affiche de Deux couverts. Fin mars, après une représentation au Coliséum, dans la capitale anglaise, Sacha Guitry se rend chez Monsieur de Séréville pour lui demander la main de sa fille. Ce sera son 4ème mariage. Cet évènement lui donne l'idée de son prochain film, Ils étaient neuf célibataires. Dans ce long-métrage, Guitry joue le rôle d'un roublard qui marie de vieux célibataires avec des étrangères pour qu'elles deviennent françaises...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plus de soixante ans après sa mort (en 1957), Sacha Guitry continue de fasciner. A tel point que ses pièces sont toujours jouées dans les théâtres de boulevard à Paris et toute la France. Au cœur de son œuvre, sa plume sarcastique et caustique s'illustre avec des citations grinçantes qui figurent au Panthéon du verbe : « Les femmes, on les a d'abord dans les bras, ensuite sur les bras, puis enfin sur le dos. » « Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage. » « Citer les pensées des autres, c'est regretter de ne pas les avoir trouvées soi-même. » Le scénariste Noël Simsolo s'empare pleinement de l'histoire de cet homme aux mille vies. Dans ce deuxième tome, il revient sur la période 1939-1957, en glissant des anecdotes diverses et variées (Jouvet et Guitry ne pouvait pas s'encadrer !) et son aversion pour les impôts. Entre nouvelles épousailles, théâtre et films, il rétablit la vérité sur Guitry en le réhabilitant. Il était soupçonné d'être collabo, alors qu'il a profité de sa notoriété pour négocier la libération de prisonniers. Au dessin, Paolo Martinello apporte toute la vivacité de son trait pour croquer le stakhanoviste Guitry et ses contemporains (Barrault, Cocteau, Fernandel, De funès, Michel Simon...). Au final, malgré quelques longueurs sur la période 1939-1944, ce diptyque est divertissant, revenant sur un fantaisiste ultime qui a inspiré des générations d'auteurs et qui était libre de dire.
