L'histoire :
Alors qu’il est âgé de seulement 22 ans lors de la prise de la Bastille, Saint-Just adhère immédiatement aux idées de la Révolution, tout acquis aux idées de Robespierre. Trop jeune pour être élu député, il devra attendre l’année 1792 pour rejoindre les bancs de l’Assemblée, alors que la toute jeune République est en guerre contre l’Autriche et la Prusse, avant que l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande rejoignent bientôt le camp de ces coalisés après l’exécution du roi Louis XVI. Mais Face aux Girondins et aux députés de la Plaine qui ont refusé de voter la mort du roi, Saint-Just et Robespierre se trouvent de nouveaux ennemis à combattre. Nommé ensuite chef de l’armée, Saint-Just la réorganise en profondeur, châtiant les traîtres à la patrie, ainsi que les lâches et les déserteurs. En somme, tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont condamnables à ses yeux. Dès lors, même ceux qui n’ont rien fait contre la révolution, mais rien pour non plus, pourront être livrés à la guillotine, car à ses dires, « il faut être terrible afin de dispenser le peuple de l’être ». Alors nombre d’officiers sont jugés pour haute trahison quand la situation s’aggrave sur les frontières et en Vendée révoltée, surtout que les Girondins contestent sans cesse ses décisions militaires. Saint-Just ne leur pardonne pas d’avoir voulu sauver le roi et ainsi freiné l’élan de la révolution. Il lui faut donc écarter les Girondins du pouvoir en faisant tomber les têtes de Danton et de Desmoulins. Puis entré au Comité de salut public, il peut enfin créer l’armée révolutionnaire et mettre la terreur à l’ordre du jour, qui permet d’arrêter tout suspect afin de détruire les opposés à la République, qu’ils soient trop modérés ou à l’inverse trop exaltés. Mais quand Robespierre tente de réconcilier les factions rivales, Saint-Just s’y oppose. Certains que ses convictions sont les bonnes pour le peuple et la nation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec un destin aussi bref qu’intense lors de la Révolution Française, l’histoire de Saint-Just tient toute sa place dans cette série dédiée aux grands personnages qui ont fait l’Histoire. Dévoué corps et âme à cette révolution du peuple contre la monarchie, il fut des personnages emplis de bons sentiments d’égalité sans pour autant exclure aucune manière d’arriver à leur fin. Aussi, partisan du régime de la terreur avec son acolyte Robespierre, il n’hésita pas à user de la guillotine contre les suspects à leur cause, qu’ils soient considérés comme trop modérés ou à l’inverse, trop extrémistes. Mais encore fallait-il savoir où se trouvait le juste milieu. De cette manière, cet album se montre aussi complexe à lire que l’était le personnage, mais aussi l’épopée de la Révolution Française. Ici, le scénario reprend parfaitement les faits et phrases historiques des grands noms de la Révolution, avec foules d’informations bien complétées par le lexique en fin d’album. Mais on y retrouve (toujours) les mêmes difficultés à les ingurgiter que celles que nous avions en cours d’Histoire au collège… L’histoire de la Révolution étant tellement complexe, qu’elle n’est guère plus facile à adapter en BD qu’en encyclopédie. Reste un découpage de l’album bien fait et très aéré, sans gros pavés de textes incompréhensibles et un dessin particulièrement agréable. Même si on trouvera parfois étrange le parti-pris des auteurs de relater l’histoire de Saint-Just sous une forme d’entretien de ses actes entre lui et d’autres personnalités, comme s’il était le narrateur de sa propre histoire.