L'histoire :
Tunis, 1270. Atteint du typhus, St Louis appelle depuis son lit son fidèle ami, le Sire de Joinville, et son fils, le prince Philippe. Alors qu’il vit ses derniers instants, le roi se revoit enfant, héritant de la couronne de roi de France, après la mort de son père. Bien que sacré, c’est sa mère, Blanche de Castille, qui exerce le pouvoir, subissant les critiques de ses contemporains. En 1234, elle organise les noces de son fils avec la fille du Comte de Provence, afin de créer un royaume toujours plus grand. Rien ne lui échappe. En privé, elle incite sa belle-fille à se dépêcher pour donner des fils au roi. Pour cela, il faudrait que le roi ne soit pas occupé à se battre sur tous les fronts du royaume. Il affronte les seigneurs poitevins qui se révoltent, parvient à signer un accord de paix avec Henri II, roi d’Angleterre, lors de la guerre de Saintonge. Après avoir remporté ces batailles sur le sol de France, il part guerroyer contre les Infidèles avec la Reine Marguerite, à Damiette, en Basse-Égypte. Après une bataille remportée brillamment dans la Région de Sidon, il rentre vite en France… car sa mère et fidèle conseillère vient de mourir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En un peu plus d’un an, Ils ont fait l’Histoire a fait bien des petits. Pas moins de 8 tomes garnissent les rangs de cette collection reliant la vulgarisation historique à la BD. Parmi eux, voilà St Louis. À l’école, on a appris que St Louis était un roi mort à Tunis, qui aimait partir en croisade et qui fut canonisé. Derrière ce portrait simplifié se cache pourtant un homme bien plus complexe… En effet, le roi était pieu, habité par la présence de sa mère. Il se comporte comme le Christ (scène quand le roi lave les pieds d’un paysan, planche 39). Son but était de réformer le royaume (création d’une monnaie pour faciliter les échanges) et de le laver de ses péchés (interdiction des jeux d’argent, fin de la prostitution – les prostituées ne sont pas laissées pour compte et bénéficient d’un gîte). Pour raconter cette histoire, Mathieu Mariolle et Alex Nikolavitch, accompagnés par les historiens Valérie Theiss et Étienne Anheim, sont partis d’un découpage narratif inspiré des Choses de la vie de Claude Sautet. Comme Michel Piccoli, il voit sa vie défiler, avant de rendre l’âme pour de bon. Mais ici point de voiture qui fait des tonneaux ! La syntaxe choisie par les auteurs respecte les expressions de l’époque sans plomber la compréhension. Ils ont fait l’histoire permet à des auteurs de se faire les dents graphiquement. Fillipo Cenni relève parfaitement le défi et s’inscrit dans la veine de Christophe Regnault qui avait produit l’excellent Philippe Le Bel. Il passe sans fausse note de scènes de bataille (Damiette, région de Mansourah…) à des moments d’échanges verbaux entre protagonistes. Décidément, cette collection réussit l’incroyable pari de divertir et d’enrichir le patrimoine culturel de chacun. Les éditions Glénat vont d’ailleurs sortir une collection consacrée aux grands peintres. Avec le même succès à la clé ?
