L'histoire :
Au Kremlin, Vladimir Poutine fulmine. D’un côté, Alexandre Litvinenko, ancien espion du KGB désormais réfugié à Londres, calomnie plus que jamais le puissant chef d’état russe, en l’accusant de pédophilie par médias interposés. D’autre part, il a vent des ambitions d’un ancien apparatchik oligarque, Simion Gourevitch, lui aussi réfugié à Londres, qui fomenterait un coup d’état. Au même moment, le prince et agent secret Malko Linge se trouve justement en Russie, où il enquête pour le compte du gouvernement américain sur le meurtre de la journaliste Anna Politkovskaïa. Dans sa chambre d’hôtel, il en profite pour prendre du bon temps en charmante compagnie et apprécie les pratiques sexuelles locales relativement ouvertes. Après avoir approché la sœur de la journaliste assassinée, celle-ci lui avoue qu’il faut chercher le responsable du côté du Kremlin. Malko, décidément très en forme, la remercie « chaleureusement » pour les informations. De retour à Londres, son enquête le mène au chevet de Litvinenko, qui est en train de mourir dans d’atroces souffrances suite à un empoisonnement inédit au Polonium 210 ! Or cette substance radioactive rare et facilement transportable ne peut être fabriquée que dans une seule centrale nucléaire russe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne blâmons pas le scénariste Martin Eden, il faut voir chaque SAS en BD comme un exercice de style. L’adaptation des célèbres « romans » d’espionnage érotique de Gérard de Villiers doit en effet remplir un certain nombre de critères. En ce sens le scénariste fait une nouvelle fois honneur aux fondamentaux. D’une part, il colle à l’actualité chaude en matière d’espionnage et d’autre part, il alterne le récit de scènes de sexe tout aussi chaudes. Notons à ce sujet que ce 5e opus commence dès la seconde planche dans le chaud-bouillant, avec une partie à trois tout à fait ragoûtante. Heureux Malko Linge… Bref, on s’égare. Au dessin, Andrea Mutti fait toujours le minimum syndical réaliste : c’est rapidement exécuté mais bien suffisant pour le sujet. Entre deux fellations, notre héros (Malko Linge, hein, pas Mutti…) enquête sur les assassinats de deux citoyens russes qui ont défrayé la chronique ces derniers mois : la journaliste Anna Politkovskaïa, flinguée à Moscou dans son ascenseur, et Alexandre Litvinenko, intoxiqué à l’aide d’un poison original : du polonium 210. Si l’intrigue révèle les attributs pétrifiants (et intéressants) de ladite substance, elle n’aboutit à pas grand-chose d’autre que ce que le monde entier soupçonne déjà quant aux commanditaires des meurtres (dingue : le pouvoir russe serait-il impliqué ?). Quant aux maigres points de dénouements, Malko montre une propension à sortir son flingue relativement commode, toujours pile au bon moment, et qui n’a d’égale que sa pétulance à sortir sa…