L'histoire :
Flics au FBI, Capelli et Horowitz ont soulevé un sacré lièvre en enquêtant sur la disparition (momentanée) du fils de l’ex-girlfriend de Capelli. Ils ont retrouvé le fugueur, qui est effectivement passé par le lieu d’un accident de voiture sur une route escarpée… mais ils sont désormais persuadés que la mort soi-disant accidentelle de l’avocat d’affaires Sam Simpson est liée à des magouilles fiscales orchestrées par la mafia russe. Or bizarrement, les intuitions – et les moyens réclamés – de Capelli n’ont pas l’air de séduire sa hiérarchie et vont jusqu’à faire douter son inséparable binôme, Horowitz. Qu’à cela ne tienne : Capelli est intègre et jusqu’au-boutiste. Depuis qu’il est divorcé et que sa fille vit sa vie, il a tout le temps de se consacrer à son job. Il va donc interroger le journaliste Dennison qui, semble-t-il, a lui aussi flairé la grosse affaire mafieuse. Mais ce dernier reste durablement absent de chez lui… Capelli le croit mort assassiné et fait des recherches dans ce sens. Il oblige aussi Horowitz à une surveillance permanente et pénible d’un petit aéroport, par lequel il est certain que les russes font transiter… « quelque chose d’illégal »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fin de cycle et… (argh !) fin de série pour les Secrets bancaires USA ! Dommage, on avait fini par s’attacher aux personnalités renfrognées du duo de flics héros, ainsi qu’à leur opiniâtreté blasée et cynique. Pour accorder du crédit à la démission finale de l’un deux (devinerez-vous lequel ?), ce dernier épisode se montre plus musclé que les précédents. On quitte ici parfois le registre du « polar bureaucrate » pour celui du thriller d’action, avec une explosion, quelques flingues et un peu d’hémoglobine. En creux, se dessine un portrait corrompu jusqu’à la moelle de l’administration américaine, à tous les étages. Comme l’indique le titre, les prestigieux organes de l’ordre se sont en effet pervertis avec la mafia russe. Partie d’une classique enquête sur une fugue, leurs investigations dévoile en effet des arrangements fiscaux, des meurtres et un abject trafic d’armes. Sans fioritures ni lumières marketing, cette série aura donc affirmé Philippe Richelle comme l’un des tous meilleurs scénaristes de polars francophones. Une fois de plus, son scénario est pointu, asséné efficacement, sans perte de temps, révélant de froides mécaniques humaines, particulièrement réalistes. Et la partition graphique de Dominique Hé se montre une dernière fois à la hauteur à tous points de vue : découpage dynamique, visages marqués et patibulaires, décors variés (servant la majorité du temps à planter le contexte, avant de se faire oublier au profit d’une narration visuelle plus resserrée). Richelle s’affaire désormais à des mystères étatiques à différentes époques de la République du XXème siècle… que va devenir Dominique Hé ?
