L'histoire :
Espagne, 1965. Sergio Leone tourne Et pour quelques dollars de plus. Interrogé par des journalistes sur la violence de ses films, le réalisateur rétorque que le monde est violent, comme l'indique le journal du jour avec les émeutes dans un ghetto américain. A la question, pourquoi il signe ce film sous le nom de Bob Robertson (le fils de Robert), l'italien répond que c'est en hommage à son père qui a pris le nom de Roberto Roberti, car sa famille ne voulait pas qu'il soit dans le spectacle... L'histoire de Sergio Leone commence à Rome, le 3 janvier 1929, jour de sa naissance. Ses parents Edwige Valcarenghi dite Bice Valerian (actrice) et Vincenzo Leone dit Roberto Roberti (réalisateur et pionnier du cinéma italien) sont aux anges. Flashback... Ses parents se connaissent depuis longtemps. Ensemble, ils ont participé au premier western italien, la Vampire indienne, tourné en 1913, lui derrière la caméra, elle dans le rôle titre. Nous sommes en 1925, Roberto Roberti est le président de l'union des réalisateurs italiens et Benito Mussolini, chef de l'état italien voit en lui, un instrument de propagande, en adaptant par exemple, l'un de ses livres. Mais le futur père de Sergio ne l'entend pas de cette oreille.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aux côtés de Stanley Kubrick, John Ford, Steven Spielberg, Ingmar Bergman et bien d'autres, Sergio Leone figure parmi les maîtres du 7ème art. Par ses cadrages avant-gardistes, son sens décalé du rythme narratif, son goût pour le spectaculaire et la provocation, il a inspiré énormément de réalisateurs d'aujourd'hui, Quentin Tarantino en tête. Et puis il y a aussi la musique d'Ennio Morricone qui résonne, comme lorsque Claudia Cardinale découvre sa famille assassinée, exposée aux yeux de tous (Il était une fois dans l'Ouest). Sans divulgâcher ou vendre la mèche, cet album écrit par Noël Simsolo, grand spécialiste de cinéma, raconte chronologiquement et classiquement l'ascension de ce génie du cinéma avec, comme pierre angulaire, le tournage de Et pour quelques dollars de plus, dégainant son sens du détail et de l'anecdote. Marqué par son enfance passé sous le joug du fascisme mussolinien, Leone est un humaniste qui se rangeait du côté des opprimés. Forgé depuis sa plus tendre enfance aux métiers du cinéma, c'est un formidable meneur d'hommes (en tant qu'assistant réalisateur sur des péplums, on le chargeait de driver les figurants) qui s'affranchit de la censure (il se moque des conventions). Le dessin de Philan s'imbrique parfaitement dans cette biographie illustrée, plutôt classique, qui aurait sûrement méritée d'être colorisée, pour coller avec la science chromatique des films du maître italien. Il était une fois... Sergio Leone donne envie de se replonger dans ses fantastiques films.