L'histoire :
11 novembre 1918. L’armistice est signé après la capitulation de l’Allemagne. La « der des der » est terminée. Alors que Paris est en liesse, un homme, poignardé au milieu de la foule, vient mourir sur le perron de Silas Corey. Mais le détective n’est pas là. Dépressif, il séjourne dans un bouge où il joue, fume, boit, et cætera. Nam, son fidèle homme de main, qui lui sert aussi de valet de pied, le retrouve et lui présente son affaire. L’homme, en mourant, a demandé à ce que Silas tue Zarkoff et Wotan. Corey connait bien le défunt, Percochet, qui est un collègue / concurrent. La vieille Zarkoff aussi, il la connaît. Nam l’éclaire sur la personnalité de Wotan. Son nom, en français, c’est Odin, le puissant dieu de la mythologie scandinave, père de Thor et de Loki. A l’appartement de Percochet, Silas tombe nez à nez (si l’on peut dire) avec le mandataire de la veuve Zarkoff, Antoine Albertini, avocat. Corey lui fait savoir qu’il reprend l’affaire, et part derechef pour la Suisse. Les surprises vont alors continuer de s’accumuler, à vitesse grand V…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On avait laissé Silas Corey déprimé, après avoir abattu Aquila et perdu la belle Marthe. On le retrouve toujours dans un sale état, mais les évènements de la sortie de guerre vont vite le requinquer. Et puis, le plaisir d’en découdre avec du gros gibier aussi. On ne va pas se mentir, comme disait l’autre, c’est un vrai plaisir de retrouver le détective de Fabien Nury. On est tout de suite happé par l’intrigue, qui déroule à une vitesse endiablée. C’est peut-être même encore mieux huilé que Le réseau Aquila, ce qui n’est pas peu dire. L’action est parfaitement menée et servie par des dialogues aux petits oignons. Le trio Silas / Marthe / Nam est magique et le duo enquêteur / serviteur annamite fait inévitablement penser à Clouseau et Cato, dans un style plus vitaminé, et beaucoup plus James Bond, pour le coup. Paris est magnifique sous la plume d’Alary et son dessin en général permet de vivre parfaitement aussi bien les paysages, statiques et magnifiques, que les scènes d’action, très dynamiques. Le tout est sublimé par les couleurs, passées juste ce qu’il faut pour donner une patine historique, par Bruno Garcia. Ce Testament Zarkoff est enthousiasmant, d’autant que le contexte historique est réellement porteur, et pas seulement un prétexte comme cela peut être quelquefois. Ce n’est pas une bonne histoire posée sur un joli tableau. C’est une fiction qui prend sa source dans des évènements tragiques, qui les éclaire d’une lumière différente, qui rend le tout plausible, malgré les exagérations nécessaires à une bonne aventure. Bon, il est où le 2 ?