L'histoire :
Prison de Los Angeles 1990, Chicuey un jeune mexicain, descend du bus de transfert de la prison. Le maton dicte les règles d’un ton autoritaire. En résumé, les gardiens ont tous pouvoirs sur les détenus qui n’ont le droit que de garder le silence. Le jeune latino rencontre son codétenu Isiah, un afro-américain du même âge. Dans la cellule insalubre et étroite, les deux hommes s’observent sans parler. Le round d’observation est perturbé par la sirène qui annonce l’heure de sortie. Les détenus se retrouvent tous dans la cour de la prison. C’est l’un des moments le plus critique de la journée. Dans cet enclos, les hommes se regroupent par clan. Les latinos, les afros, les pronazies et même les intellos, s’occupent à soulever de la fonte, jouer aux cartes, étendre leurs trafics et jouer au basket-ball. C’est d’ailleurs en rendant le ballon aux joueurs sur le terrain que Chicuey réalise sa première bévue. Il humilie un joueur en faisant un petit tour de passe-passe avec le ballon. Faisant un affront à sa communauté, Isiah ne laisse pas passer l’impair. Une fois seul dans la cellule, il met une raclée monumentale au jeune latino. Au fur et à mesure des enchaînements droite gauche, Isiah se rend compte que l’homme en face de lui ne ressent aucune douleur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’orientation scénaristique de ce premier fascicule est bien difficile à définir, tellement ce premier volet ne dévoile que très peu de l’intrigue. Waxx, le scénariste, diffuse l’histoire sur plusieurs axes, en laissant beaucoup d’incertitudes sur la mise en place et l’importance des thèmes abordés. Bien malin est le lecteur qui réussira à imaginer la direction que va prendre le récit dans le prochain opus. En nous laissant dans le flou sans grand suspens, l’auteur prend le risque de nous laisser sur notre faim, sans créer le désir insoutenable de poursuivre son scénario. Quel peut être le lien entre Silencio, le titre de l’album, le jeune mexicain insensible à la douleur ou encore le basket-ball ? Comme les protagonistes dans leur cellule exiguë, le lecteur est maintenu dans un round d’observation. Sur le plan artistique, le ballon est dans les mains de Gabriel Germain. Dans un style semi réaliste, à la façon d’un dessin animé, on pourrait comparer le visuel à des animes pour préados du style Foot 2 rue ou encore Baskup Tony Parker. Le style graphique est fortement tourné vers le dynamisme et la vitesse. Par conséquent, les grandes cases sont peu détaillées, ainsi que les cases fortement dézoomées. Par contre, les cases présentant des scènes de jeux sont très fluides et l’auteur utilise des artifices particuliers comme des dédoublements de main ou des longs floutés sur les joueurs pour matérialiser les mouvements. Ainsi, Silencio est l'épisode pilote qui, malgré tout, n’est pas désagréable à suivre, mais qui manque un peu de contenu pour que l’on puisse s’enthousiasmer. L’attente pour le prochain opus ne sera pas longue, puisque la sortie du second fascicule est annoncée par l’éditeur à mi-septembre 2018.